Une plante pectorale est une plante qui nourrit et vitalise les poumons, une plante qui a des effets bénéfiques sur les tissus et le fonctionnement des poumons dans le but de les renforcer.
Voici ici une liste de plantes pectorales, avec leurs différentes actions sur le système respiratoire inférieur :
Plantes pectorales
Plantes | Tonique pectorale | Expectorante stimulante | Adoucissante – | Antispasmodique | Béchique |
---|---|---|---|---|---|
Expectorante relaxante | |||||
Aunée (Inula helenium) | ⭐ ⭐ ⭐ #ref:44# #ref:80# | ⭐ ⭐ ⭐ #ref:9# #ref:14# #ref:20# #ref:27# #ref:41# #ref:43# #ref:44# #ref:80# #ref:108# #ref:140# #ref:235# | ⭐ ⭐ #ref:42# | ⭐ ⭐ #ref:14# #ref:41# #ref:42# #ref:43# #ref:44# #ref:88# #ref:107# #ref:108# #ref:140# | |
Molène (Verbascum thapsus) | ⭐ ⭐ ⭐#ref:9##ref:44# | ⭐⭐ #ref:14# #ref:20# #ref:25# #ref:44# #ref:80##ref:140# | ⭐ ⭐#ref:9##ref:20# #ref:44# #ref:140# | ⭐ #ref:20##ref:44##ref:140# | ⭐#ref:9##ref:20# |
Tussilage (Tussilago farfara) | ⭐ ⭐ ⭐ #ref:21##ref:55##ref:140# | ⭐ ⭐ #ref:9##ref:14##ref:41##ref:43##ref:44##ref:55##ref:72##ref:81# #ref:80##ref:90##ref:140# | ⭐#ref:21##ref:42##ref:44##ref:55##ref:72##ref:81##ref:140# | ⭐ ⭐ #ref:14##ref:41##ref:44##ref:81##ref:140# | ⭐ ⭐ ⭐ #ref:21##ref:39##ref:41##ref:43##ref:44##ref:55##ref:72##ref:81##ref:140##ref:153# |
Thym (Thymus vulgaris) | ⭐ ⭐#ref:7# | ⭐ ⭐⭐ #ref:20##ref:14# #ref:15# #ref:18# #ref:41# #ref:44# #ref:45# #ref:66# #ref:108# | ⭐⭐⭐ #ref:15##ref:20##ref:18# #ref:39# #ref:41# #ref:44# #ref:45# #ref:66##ref:162# | ⭐ ⭐ #ref:7# #ref:20##ref:42# #ref:45# #ref:66# | |
Hysope (Hyssopus officinalis) | ⭐ ⭐ #ref:70# #ref:82# #ref:140# | ⭐⭐ #ref:9# #ref:14# #ref:20# #ref:27# #ref:39# #ref:41# #ref:44# #ref:45# #ref:47# #ref:70# #ref:72# #ref:80# #ref:140# | ⭐ #ref:20# | ⭐⭐#ref:20# #ref:41# #ref:42# #ref:44# #ref:45# #ref:82# #ref:140# | ⭐ #ref:20# |
Plantain (Plantago major ) | ⭐ ⭐ #ref:162##ref:205# | ⭐ ⭐⭐ #ref:9##ref:20##ref:39##ref:41##ref:42##ref:44##ref:72##ref:76##ref:88##ref:107##ref:108##ref:140##ref:162##ref:205# | ⭐ ⭐ #ref:20##ref:39# #ref:66# | ⭐ ⭐⭐ #ref:20##ref:39##ref:66##ref:108##ref:140##ref:162# | |
Lobélie (Lobelia inflata) | ⭐⭐#ref:9##ref:44# | ⭐⭐⭐ #ref:9# #ref:14# #ref:41# #ref:43# #ref:44# #ref:55# #ref:67# #ref:69# #ref:71# #ref:80# #ref:86# #ref:140# | ⭐⭐⭐ #ref:9# #ref:14# #ref:41# #ref:43# #ref:44# #ref:55# #ref:69# #ref:85# #ref:86# #ref:140# | ||
Pulmonaire (Pulmonaria officinalis) | ⭐⭐ #ref:7##ref:9##ref:67# | ⭐⭐ #ref:7##ref:9##ref:14##ref:41##ref:67##ref:108# | ⭐ #ref:67# | ⭐⭐ #ref:7##ref:108# | |
Coquelicot (Papaver rhoeas) | ⭐⭐ #ref:42# #ref:46# #ref:47# | ⭐⭐ #ref:21# #ref:42# | ⭐ #ref:37# | ⭐⭐⭐ #ref:38# #ref:39# #ref:41# #ref:47# #ref:48# | |
Réglisse (Glycyrrhiza glabra) | ⭐ #ref:9# #ref:55##ref:235# | ⭐⭐ #ref:14# #ref:20# #ref:41# #ref:55# #ref:86# #ref:140##ref:255# | ⭐⭐ #ref:20# #ref:55# #ref:66# #ref:140# | ⭐⭐ #ref:20# #ref:25# #ref:86# #ref:140# | |
Sapin (Abies balsamea) | ⭐ #ref:162# | ⭐⭐ #ref:6# #ref:9##ref:27##ref:41##ref:42##ref:80##ref:88##ref:96# #ref:162# | ⭐⭐ #ref:42##ref:96# #ref:162# | ||
Sureau (Sambucus canadensis) ou (Sambucus nigra) | ⭐#ref:55##ref:162##ref:193# | ⭐⭐ #ref:20# #ref:44# #ref:55# #ref:140# | ⭐⭐ #ref:25# #ref:44# #ref:55# #ref:140# | ⭐ #ref:44# | |
Guimauve (Althaea officinalis) | ⭐ #ref:55##ref:235# | ⭐⭐⭐ #ref:14# #ref:20# #ref:41# #ref:55# #ref:86# #ref:140##ref:255# | ⭐⭐ #ref:14# #ref:20# #ref:39# #ref:66# #ref:73# | ||
Marrube (Marrubium vulgare) | ⭐ #ref:235# | ⭐⭐⭐ #ref:9# #ref:14# #ref:20# #ref:24# #ref:44# #ref:67# #ref:162# #ref:205##ref:235# | ⭐⭐ #ref:20# #ref:44# #ref:67##ref:162# | ⭐⭐ #ref:20# #ref:235# |
Pour votre bien…
Allez lire la fiche plante
J’essaie dans la mesure du possible d’offrir un hyperlien pour chaque plante proposée. Ce lien ouvre une fiche plante qui donne non seulement les informations reliées à la culture, mais si vous regardez plus bas, également l’information pour un usage sécuritaire de la plante (les méthodes d’utilisation, les doses sécuritaires, les précautions, les interactions, les propriétés). Naturellement, si vous avez une condition médicale compliquée, cette fiche ne sera pas suffisante et vous devrez consulter un herboriste professionnel ou un pharmacien. Mais même si vous êtes en bonne santé, pour votre sécurité, prenez le temps de faire connaissance avec les plantes avant de les consommer. Elles sont naturelles, mais aussi puissantes.
Quelques exemples d’avertissements: le tussilage peut devenir hépatotoxique s’il est utilisé trop longtemps; la lobélie peut induire le vomissement à haute dose…
Plante pectorale – les bons usages
Les plantes pectorales viennent en soutien dans les problématiques affectant le système respiratoire inférieur, telles que la toux, l’asthme, la bronchite, l’emphysème, le rhume des foins et bien d’autres!
Problématique: toux
Il y a la toux sèche, dite non productive (souvent d’origine virale), la toux grasse et la toux chronique. La toux, c’est le corps qui veut expectorer, on l’accompagnera donc avec des plantes expectorantes. Alors que les relaxantes seront privilégiées pour la toux sèche, les stimulantes seront plus utiles pour la toux grasse. Cependant, selon la cause du problème, elles peuvent être alliées aux plantes avec les propriétés suivantes:
– Pectorales: tonifient la région des poumons;
– Mucolytiques: liquéfient et dissolvent le mucus;
– Béchiques, antitussives: se combinent avec les relaxantes pour faciliter le sommeil;
– Adoucissantes / émollientes: réduisent l’irritation qui peut provoquer ou résulter de la toux;
– Immunostimulantes: stimulent les cellules immunocompétentes (à éviter lorsque la toux est d’origine allergique);
– Antimicrobiennes ou, si on connaît la source, antibactériennes et antivirales;
– Antispasmodiques, anti-inflammatoires: calment la région pectorale;
– Bronchodilatatrices: dégagent les bronches si elles sont affectées;
– Diaphorétiques: accompagnent la fièvre légère;
– Anticatarrhales: réduisent l’écoulement de mucus, notamment dans les sinus lorsque qu’un rhume, initialement dans le système respiratoire supérieur, descend dans les poumons.
Plantes utiles
Anis vert (Pimpinella anisum), gingembre (Zingiber officinal ), guimauve (Althea officinalis), hysope (Hyssopus officinalis), lobélie (Lobelia inflata) molène (Verbascum thapsus), réglisse (Glycyrrhiza glabra), sureau (Sambucus canadensis ou Sambucus nigra), thym (Thymus vulgaris), tussilage (Tussilago farfara).
Prendre soin de vous
La toux peut parfois avoir des causes (cancer, emphysème) ou des complications (pneumothorax, syncope, épilepsie, rupture d’anévrisme, etc.) graves: n’hésitez pas à consulter un médecin en cas de toux chronique ou de toux très sévère.
Problématique: asthme
La lobélie est la spécialiste de l’asthme, elle est fortement antispasmodique, expectorante, calmante et bronchodilatatrice, mais c’est une plante délicate à utiliser, car fortement vomitive. Les plantes possédant les propriétés suivantes peuvent aussi être utiles:
– Calmantes: apaisent le système nerveux;
– Expectorantes relaxantes et mucolytiques: aident à évacuer le surplus de mucus. Il est important de ne pas utiliser d’expectorants stimulants, qui pourraient aggraver la situation;
– Bronchodilatatrices: détendent les bronches et les bronchioles;
– Antiallergiques et antihistaminiques: attaquent l’une des causes fréquentes d’asthme;
– Pectorales: tonifient la région des poumons sur le long terme;
– Antispasmodiques, anti-inflammatoires et adoucissantes: calment la région pectorale;
– Adoucissantes: calment l’irritation et favorisent la liquéfaction du mucus;
– Anticatarrhales: aident à gérer la surproduction de mucus ou crachat;
– Anti-inflammatoires: réduisent l’inflammation au niveau des bronches.
Plantes utiles:
Fenouil (Foeniculum vulgare), lobélie (Lobelia inflata), réglisse (Glycyrrhiza glabra), hysope d’eau (Bacopa monnieri ), scutellaire du Baïkal (Scutellaria baicalensis), thym (Thymus vulgaris).
Attention: les crises d’asthme sévères peuvent être mortelles. Les plantes médicinales ne sont indiquées que pour les crises légères ou modérées.
Problématique : Bronchite
Les plantes bronchodilatatrices et expectorantes sont la clé de voûte des bronchites. Pour une bronchite aiguë, on tendra à préférer les expectorants relaxants, alors que pour une bronchite chronique, les expectorants stimulants seront généralement préférés. Voici les autres propriétés recherchées dans les plantes utiles :
– Pectorale : surtout pour les bronchites chroniques et les personnes qui ont un faible système immunitaire, pour renforcer les poumons et éviter les bronchites;
– Anticatarrhale, asséchante, mucolytique : pour réduire la production ou l’accumulation excessive de mucus;
– Adoucissante : pour supporter l’action des expectorantes relaxantes et des mucolytiques et réduire l’irritation causée par la toux;
– Béchique et antispasmodique : si la toux devient problématique, par exemple en empêchant de dormir;
– Immunostimulante, antivirale et antimicrobienne : pour combattre la source de la bronchite.
Plantes utiles:
Anis vert (Pimpinella anisum), aunée (Inula helenium), guimauve (Althea officinalis), hydraste du Canada (Hydrastis canadensis L), hysope (Hyssopus officinalis), lobélie (Lobelia inflata), marrube (Marrubium vulgare), molène (Verbascum thapsus), plantain (Plantago major ), pulmonaire (Pulmonaria officinalis), réglisse (Glycyrrhiza glabra), sureau (Sambucus canadensis ou Sambucus nigra), thym (Thymus vulgaris), tussilage (Tussilago farfara).
Les bronchites peuvent être le symptôme de problématiques plus importantes, aussi selon l’intensité et la condition de la personne, une bronchite peut nécessiter la supervision par un professionnel de la santé.
Crédit photo: Laboratoires Servier
Problématique : Emphysème
Bien que les plantes n’offrent pas de cure à l’emphysème, certaines propriétés peuvent améliorer la condition des personnes qui en souffrent :
– Les plantes pectorales et les plantes toniques peuvent à long terme fortifier le système pulmonaire et donc ralentir la maladie
– Expectorantes stimulantes : préviennent l’accumulation de mucus et viennent amoindrir l’impact de l’affaiblissement des alvéoles
– Adoucissantes : viennent appuyer les plantes expectorantes et contrer l’irritation
– Antispasmodique : réduisent les malaises causés par les spasmes
– Immunostimulantes, antimicrobiennes, antivirales : réduisent les chances d’infection qui sont à éviter
– Anti-inflammatoires : réduisent l’inflammation dans les poumons
Plantes utiles:
Anis vert (Pimpinella anisum), aunée (Inula helenium), curcuma (Curcuma longa), piment de Cayenne (Capsicum annuum), ginseng (Panax ginseng),ginkgo bilobé (Ginkgo biloba), lobélie (Lobelia inflata), prêle des champs (Equisetum arvense), raifort (Armoracia rusticana), réglisse (Glycyrrhiza glabra).Tussilago farfara).
Crédit photo: Engin Akyurt
Utilisation des plantes pectorales
Il y a beaucoup de plantes pectorales, avec encore plus de principes actifs, mais voyons de plus près 3 plantes pectorales proéminentes :
Aunée (Inula helenium)
L’aunée est une grande plante du système respiratoire, expectorante stimulante, mais qui peut aussi devenir béchique (ou antitussive) s’il y a de la toux improductive due à l’irritation. De plus, la plante vient soutenir la fièvre et a une bonne capacité antimicrobienne pour lutter contre plusieurs infections du système respiratoire.
Ses principes actifs, classés par propriété, sont principalement :
- Expectorante : alantolactone (non soluble dans l’eau, demande de l’alcool), inuline (soluble dans l’eau chaude)
- Adoucissante : mucilages (solubles dans l’eau, préférablement tiède)
- Antibactérienne : lactones sesquiterpènes, dont l’hélénaline et l’hélénine, mais aussi la quercétine qui est un flavonol. Ces composés sont plus solubles dans l’alcool que dans l’eau.
Donc, pour profiter de toutes les vertus de l’aunée, l’idéal est de combiner la macération à froid, la décoction et la teinture. On pourrait, par exemple, laisser tremper 12g de racines dans 3 tasses d’eau toute la nuit, avant de faire une courte décoction. Avant de boire chaque tasse, on ajoutera 1 à 2 ml de teinture d’aunée. Boire les 3 tasses au cours de la journée. Bien qu’un plus grand nombre de principes actifs soient solubles dans l’alcool, il ne faut pas minimiser l’impact de l’inuline et des mucilages, et le plaisir de l’arôme que dégage l’aunée.
Molène, aussi appelée bouillon blanc en France (Verbascum thapsus)
La molène est tout en douceur, comme le promettent ses petites fleurs ou ses feuilles couvertes de poils très doux. Son action pectorale, expectorante calmante, agit en douceur mais en profondeur.
- Adoucissante et expectorante relaxante : dû notamment à la grande quantité de mucilages (polysaccharides solubles dans l’eau).
- Antimicrobienne : attribué entre autres à la saponine verbascoside (et l’aucubine – voir plus loin). Les saponines sont très solubles dans l’eau, instables à la chaleur, peu assimilées par l’humain et légèrement toxiques.
- Anti-inflammatoire : attribué à l’harpagide et à l’aucubine (ce sont des monoterpènes de type hétéroside iridoïde) : ces composés sont malheureusement instables dans la plante séchée. Ce sont des monoterpènes quelque peu solubles dans l’alcool.
- Antiasthmatique et antiallergique : 3,5-dihydroxy-6,7-diméthoxy flavone.
Bref, la molène est une bonne plante pour faire des infusions. Attention! Pour la molène, c’est important d’utiliser des filtres très fins (comme les filtres en papier) parce que les petits poils qui recouvrent les feuilles, mais aussi les fleurs peuvent être irritants.
On utilise les fleurs et les feuilles de la molène en infusion, ou encore en teinture.
Tussilage (Tussilago farfara)
Le tussilage est un puissant antitussif (béchique), il est également adoucissant, anticatarrhal et expectorant. Il est approprié pour les enfants, mais attention : jeunes et grands ne doivent pas le prendre à long terme, car il contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques qui peuvent s’accumuler dans le foie et devenir hépatotoxiques.
On ne sait pas vraiment à quels principes actifs on doit les qualités béchiques de la plante. Sans doute que le totum de la plante y participe. Par contre, on sait que les mucilages qui contribuent à adoucir les muqueuses et liquéfier le mucus s’extraient idéalement par l’eau. De plus, les alcaloïdes pyrrolizidiniques (que l’on voudrait éviter) sont peu solubles dans l’eau. Voilà pourquoi on favorise l’infusion de tussilage plutôt que l’extraction alcoolisée (teinture).
Crédit photo de la photo titre: Sten Porse, Audray Pepin Semences du Portage, Gaihampshire
Avertissement
En cas de troubles importants ou de maladies chroniques, consultez un médecin.
Il est dangereux de faire son propre diagnostic et de pratiquer l’automédication.
Sauf indication spécifique, les usages décrits sont pour les plantes et ne sont pas applicables aux huiles essentielles.
Avant de consommer une plante: s’assurer de bien l’identifier et toujours lire la notice « Précautions et interactions avec les médicaments » dans les fiches plantes associées.
Les posologies sont données à titre indicatif et sauf précision contraire elles sont adaptées à l’adulte.
Malgré tout le soin apporté à la rédaction de l’article, une erreur aurait pu s’y glisser. Nous ne saurions être tenus responsables de ses conséquences ou d’une interprétation erronée, car, rappelons-le, aucun article ne peut remplacer l’avis du médecin. Pour plus d’informations sur l’utilisation sécuritaire des plantes, lire: Utilisation sécuritaire des végétaux comme alliés de votre santé.