Bienvenue les amis pour cette 3e chronique d’un potager en bacs. Après la planification du projet puis la construction et le remplissage des bacs, voici venir le moment tant attendu des semis et des plantations !
Pour moi, c’est un moment à part, comme dans une bulle de savon. Semer et repiquer, c’est redémarrer et perpétuer le cycle de la vie. Un moment intense dans l’intention qu’on y met. Alors, détendons-nous et respirons à fond !
Dans le calendrier de tisane et jardin, l’application me propose cette semaine le semis en bacs des navets, du mesclun, des haricots verts, de la roquette et des carottes.
Les semis en bacs
Dans mon cas, comme la terre vient d’être livrée, elle est déjà préparée.
Si ce n’est pas le cas pour vous, alors il faut d’abord commencer par ça. Retrouvez l’article Semis directs pour tout ce qu’il faut savoir pour préparer son sol avant de semer.
De façon générale, récapitulons l’essentiel pour réussir ses semis en bacs:
- Bien choisir son substrat: au vu de la taille des graines, imaginez la germination, et la force déployée par cette micro pousse fragile pour faire sa place et se déployer de sous la terre vers la surface. À nous de veiller à l’aider en lui procurant un substrat fin et léger. Et à bien surveiller les conditions d’humidité, car un terreau trop sec se “clave” et devient très dur, impossible à percer. Mais un terreau trop humide amène le froid et les risques de maladies.
- Bien respecter les conditions de germination : en plus du taux d’humidité, d’autres facteurs sont importants pour la germination : température, profondeur de semis, luminosité. Chaque variété a ses caractéristiques, suivez les recommandations de votre semencier ou celles fournies dans la fiche plante de tisane et jardin.
- Il est aussi important de respecter le calendrier de semis et de plantations en tenant compte de votre zone climatique. Dans les régions au climat doux, vous pouvez avancer le calendrier de quelques jours, tandis que dans les régions plus froides, vous devez le retarder légèrement. Si vous semez vos graines trop tôt, les plants risquent de souffrir du froid et ne produiront pas. À l’inverse, si vous plantez trop tard, les semis seront peut-être beaux, mais les légumes n’auront pas le temps de mûrir avant la fin de l’été.
Tisane et jardin vous indique le calendrier de vos semis
L’application ajuste le calendrier en fonction des plantes que vous voulez semer et de vos dates de gel. Ces dates sont disponibles dans un calendrier global, mais aussi dans une vue hebdomadaire des tâches. Vous avez donc accès à toute l’information de semis spécifique à vos plantations.
Cliquez sur les photos pour les voir en pleine grandeur.
Semer les carottes en bacs.
La carotte (Daucus carota) aime les sols riches et sableux ainsi qu’une bonne exposition. Comme mes bacs sont à mi-ombre, j’ai choisi de semer sur le côté le plus ensoleillé. En termes de proximité, j’ai choisi, quand j’ai fait le dessin d’implantation, de semer mes carottes à côté des oignons, car ils éloignent tous les 2 la mouche de l’autre, évitant ainsi qu’elles pondent leurs œufs à proximité. C’est le principe des associations d’espèces au jardin.
Trouver les plantes amies et ennemies sur tisane et jardin
Le site tisane et jardin référence dans sa base de données, par variétés, les plantes amies et les plantes ennemies. Ceci vous permet donc d’optimiser vos plantations en profitant des synergies naturelles entre les espèces et en évitant les mauvaises proximités.
Les origines de la carotte orange ?
La carotte est une plante cultivée de longue date, originaire du Moyen-Orient et qui, depuis l’Antiquité, s’est répandue dans tout le bassin méditerranéen.
Ce qui est curieux, c’est que les carottes étaient à l’origine de couleur sombre, généralement violette. La couleur orange actuelle s’est répandue à la suite d’une sélection effectuée par certains cultivateurs néerlandais en 1600, en l’honneur de la dynastie des Orange. Aujourd’hui, les carottes orange sont devenues si répandues qu’elles sont la norme, tandis que les carottes violettes se trouvent en rareté.
J’ai choisi la variété Yaya en Bio, une variété spéciale bottes (la fane ne casse pas et se conserve bien) de type Nantaise (car mon sol étant argileux, le pivot racinaire puissant de la variété nantaise lui permet de pousser dans des terres dures), très colorée à peau lisse. Semis de janvier à juillet (dans mon climat). Pour son cycle court, de 94 jours (il peut aller de 75 à 130 jours selon les variétés) et son goût de carotte très prononcé.
Et concrètement, comment semer ses carottes en bacs?
Semer ses carottes en bacs en 7 étapes
Et voilà. La graine de carotte germe à des températures comprises entre 12 et 20 degrés, et, selon les conditions, elle peut avoir une germination particulièrement lente. En général, les carottes mettront 5 à 10 jours pour germer si les conditions sont optimales et selon la profondeur des semis. Cependant, cela peut aussi prendre jusqu’à 3 semaines. Bien que cela soit rare, il est même possible que le processus prenne jusqu’à 7 semaines.
Armons-nous donc de patience. Assurons-nous que le terreau ne se dessèche pas trop pendant tout ce temps. Et surveillons la levée.
Semer la roquette en bacs
La roquette (Eruca sativa) est une plante potagère au goût très affirmé. Herbacée annuelle, ses feuilles allongées, découpées et dentées, sont épaisses et forment une rosette d’environ 25 cm de haut.
Les semis de roquette en bacs se font en place, de mars à septembre, soit à la volée, soit en rangs espacés d’au moins 25 cm.
Les semis d’été se font si possible à l’ombre, car la roquette monte facilement en graine lorsqu’il fait chaud.
Pensez à les échelonner pour pouvoir en consommer durant 7 mois.
Au stade de 3 ou 4 vraies feuilles, éclaircissez tous les 8 cm. Puis dès que vous commencez à les consommer, ramassez en éclaircissant à 15 cm pour les derniers plants.
Cette feuille épicée est de la même famille que le navet, les radis et les choux: celle des Brassicacées.
2 types de roquette ?
Au jardin, on considère 2 types de variétés: la roquette sauvage (Diplotaxis tenuifolia), et la roquette cultivée (Eruca sativa). Les deux plantes sont très proches, les goûts sont relativement similaires, mais la roquette sauvage sera plus relevée, plus piquante que la roquette cultivée. Donc, si la roquette cultivée est déjà un peu relevée à votre goût, peut-être que la roquette sauvage sera un peu forte. Mais si vous êtes adepte des salades sauvages, vous êtes probablement habitué aux goûts assez relevés, donc je pense que vous allez bien apprécier. En plus, vu qu’elle est sauvage, elle est en général largement plus riche en nutriments que la cultivée.
J’ai opté pour la roquette cultivée… car mes enfants trouvent la sauvage trop piquante.
Et semer les navets en bacs
Le navet (Brassica rapa) est un légume de soleil, voire de mi-ombre l’été, qui apprécie un sol frais, ameubli, riche en humus.
On distingue les variétés de printemps et d’été (‘Demi-long de Croissy’, ‘de Milan blanc’) et les variétés d’automne et d’hiver (‘Rave d’Auvergne hâtive’, ‘Jaune boule d’or’).
Le navet fait partie des légumes moyennement gourmands. L’apport de compost (en automne ou au début du printemps) sur les planches qui recevront les graines est donc recommandé.
À noter qu’en termes de proximité, le navet n’a pas de voisinage contre-indiqué, mis à part l’ail et l’échalote (et encore, lui ne semble pas gêné, ce sont plutôt l’ail et l’échalote qui semblent ne pas trop l’apprécier). C’est donc le compagnon idéal pour tout le potager.
Comme le printemps arrive, j’ai choisi le navet de Croissy, un navet demi-long blanc excellent et bien sucré qui se mange très bien en crudité.
Comme ces 2 légumes sont de la même famille, je les ai semés pareil. Sauf que j’ai implanté les navets en lignes, et la roquette à la volée.
Pour procéder au semis en bacs. Les graines sont toutes petites et foncées. Difficile de voir exactement combien on a semé. Pour une bonne répartition, je saupoudre mes graines comme une pincée de sel, à environ 10cm du sol. Les graines rebondissent un peu et se placent comme elles veulent. Pour les navets, je reste sur mon sillon, tandis que pour la roquette, je balade ma main sur toute la surface.
Puis j’ai recouvert mes graines d’une couche de 1cm de terreau afin que vous puissiez bien visualiser, mais vous pouvez recouvrir avec votre terre.
Comme pour les carottes, tassez.
Et arrosez bien en pluie légère sans laisser l’eau stagner.
Semer le mesclun en bacs
Le mesclun, mot d’origine provençale qui signifie “mélange”, est un assemblage de jeunes pousses de plusieurs légumes-feuilles, à la saveur douce, amère ou piquante, et à la consistance plus ou moins molle ou croquante.
Le mélange de mesclun est variable : à faire soi-même à partir de plusieurs sachets de graines entamés, ou bien à acheter tout prêt. Les graines des diverses espèces utilisées sont semées en même temps, sur la même ligne. S’il est intéressant surtout en début de saison, car il est récolté jeune (à une époque où il y a peu ou pas de verdure au jardin), en été, il monte vite en graine s’il est trop exposé.
Ce que j’aime dans le mesclun, c’est la variété de plusieurs textures et saveurs. Mais je recherche aussi un goût épicé, qui tranche avec les laitues, pour des salades mélangées.
La composition d’un mesclun
J’ai eu la chance de participer au choix des variétés pour composer le mesclun proposé par mes amis d’Atypyc semences. Les discussions furent passionnées et animées, notamment sur la participation, ou pas… du komatsuna (une variété de choux à récolter en jeunes pousses que l’on appelle aussi la moutarde-épinard en français). Nous souhaitions un mélange rappelant un peu les cuisines d’Asie. Et finalement, nous sommes tombés d’accord sur une association de : mizuna, moutarde Red Giant, moutarde verte, tatsoï, chou frisé et mibuna.
Pour le semis en bacs, j’ai procédé exactement comme pour la roquette, un semis à la levée pour semer sur toute une surface. Surface que j’ai divisée en 4, pour faire 4 semis échelonnés et ainsi récolter tout au long de la saison.
On peut déjà, à la couleur, noter différentes variétés.
Semer les haricots verts en bacs
Le haricot (Phaseolus vulgaris) est un légume incontournable du potager. Cette annuelle de culture rapide craint le froid et donc est semée une fois le printemps bien entamé. Elle fleurit à la fin du printemps, offrant de jolies fleurs blanches papilionacées. En été, elles se transforment en gousses longues et étroites vertes (haricot dit « mangetout »), jaunes (haricot « beurre ») ou même violettes !
Il peut être grimpant (à ramer) ou nain, ou encore à écosser.
Commençons par mettre à tremper nos graines de haricots (prévoir 6 à 8 graines par poquets – 1 poquet tous les 40 à 50 cm).
Poquet: trou fait dans le sol, où l’on jette une ou plusieurs graines pour les semer.
Le haricot a besoin de chaleur pour germer. Il se sème dans un sol bien réchauffé, à 12 °C au moins.
Et voilà, j’ai fini pour aujourd’hui les semis en bacs préconisés. La semaine prochaine, je vous parlerai des transplantations. Il sera question de tomates, d’aubergines, de poivrons, de courgettes et de concombres.
À bientôt.
Crédits photo: Y.Allaya