Une plante anticatarrhale réduit la formation et la sécrétion pathologique de mucus (aussi appelé flegme ou encore catarrhe). Par extension, plusieurs sources incluent également les plantes qui aident à évacuer l’excès de mucus. Le mucus est produit par une muqueuse enflammée dans l’objectif d’évacuer un organisme problématique (bactérie, virus, parasite, etc) ou encore un déchet irritant (poussière, toxine, etc.).
Les plantes anticatarrhales sont principalement associées avec les systèmes respiratoires supérieur (les sinus) et inférieur (les bronches). Elles peuvent aussi parfois être associées au système digestif (estomac et intestin) et plus rarement, aux systèmes urinaire et reproducteur.
Les différents modes d’action des plantes anticatarrhales
Les différentes plantes anticatarrhales ont différents modes d’action. Comme certaines stratégies sont plus intéressantes dans certains cas que d’autres, les plantes anticatarrhales ne sont donc pas complètement interchangeables.
Plantes anticatarrhales qui réduisent le mucus trop abondant
- Plantes mucolytiques : viennent éliminer le mucus. Souvent, elles le liquéfient pour faciliter l’élimination, mais parfois elles sont plutôt asséchantes. On distingue donc parmi les plantes anticatarrhales celles qui sont asséchantes et celles qui sont adoucissantes.
- Plantes expectorantes et décongestionnantes : stimulent l’élimination active du mucus dans les sphères respiratoires.
- Draineuses lymphatiques, dépuratives, diurétiques et hépatiques : permettent d’éliminer les toxines et le mucus.
Actions indirectes des plantes anticatarrhales qui agissent sur la muqueuse
- Plantes astringentes : viennent resserrer et assécher les muqueuses.
- Plantes anti-inflammatoires : si elles affectent l’inflammation des muqueuses problématiques.
- Plantes émollientes et cicatrisantes : viennent adoucir et réparer les muqueuses.
Prévention avec les plantes anticatarrhales qui mitigent les causes excitatrices
- Plantes antiallergiques, antihistaminiques : si la cause est d’origine allergène.
- Plantes immunostimulantes : pour aider le corps à prendre le dessus sur l’agresseur.
- Plantes antimicrobiennes (antibactériennes, antivirales, antifongiques et antiparasites) : pour aider directement le corps à se débarrasser de cet agresseur.
Réduction des symptômes avec les plantes anticatarrhales
- Plantes analgésiques ou antalgiques : le mucus dans la sphère ORL peut parfois être douloureux, jusqu’à causer des maux de tête.
- Plantes sédatives et spasmolytiques : calment la toux ainsi que les spasmes bronchiques qui accompagnent le catarrhe dans le système respiratoire inférieur.
Tropismes chez les plantes anticatarrhales
Quand on parle de catarrhe, on fait principalement référence aux sinus ou, plus largement, aux systèmes respiratoires supérieur et inférieur avec les effets secondaires qu’ils ont sur la sphère ORL, car le mucus en excès peut infecter toute la zone oto-rhino-laryngologique.
Cela dit, toutes les muqueuses vont se défendre si elles sont agressées. Il existe des plantes anticatarrhales ayant des tropismes (des affinités) avec les muqueuses du tube digestif et des systèmes urinaire et reproducteur. Voir: respiratoire supérieur (👃), inférieur (🫁) digestif (🍴), urinaire (🚽) et reproducteur féminin (♀️) dans le tableau des plantes anticatarrhales pour plus d’informations.
L’alimentation anticatarrhale
Il peut aussi être utile d’éviter de consommer des aliments qui stimulent la production de mucus, tels que les glucides (tous les aliments sucrés, les céréales, mais aussi les légumes racines), les produits laitiers et les aliments auxquels vous avez des intolérances.
Finalement, les environnements allergènes ou agressants pour les muqueuses, tels que la fumée de cigarette, l’excès de poussière ou d’allergènes, etc., sont également à éviter (dans la mesure du possible).
Le mucus, également appelé flegme, est le produit d’une inflammation des muqueuses qui, pour se protéger et repousser les agents pathogènes ou irritants, produisent du mucus. Pratiquement toutes les cavités ont toujours un peu de mucus. Ce n’est pas la présence de mucus, mais son excès ou encore une texture trop épaisse, stagnante, qui pose un problème.
Le mucus a donc 2 rôles. D’abord protéger les muqueuses des agents pathogènes, mais aussi les éliminer avec les différentes toxines dans un mouvement mucociliaire qui permet de les transporter vers la voie de sortie la plus proche. On parle principalement du nez et de la bouche, mais pas uniquement.
Plantes anticatarrhales
Voici un petit tableau qui différencie les plantes anticatarrhales asséchantes des adoucissantes, et qui présente également les différents tropismes. N’hésitez pas à cliquer sur l’hyperlien afin de connaître les autres propriétés anticatarrhales de la plante.
Plantes | Stratégie 🔥 Asséchante, astringente et/ou antimicrobienne | Stratégie 💧 Adoucissante et/ou liquéfiante du mucus | Systèmes Respiratoire supérieur (👃), respiratoire inférieur (🫁), digestif (🍴), urinaire (🚽), reproducteur féminin (♀️) |
---|---|---|---|
Euphraise (Euphrasia officinalis subsp. Rostkoviana) #ref:44# #ref:140# #ref:145##ref:189# | 🔥 🔥 | 💧 | 👃 👃 🫁 |
Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis) #ref:44# #ref:72# #ref:140# #ref:145# | 🔥 🔥 🔥 | 👃 🫁 🫁 🍴 🍴♀️ | |
Lierre terrestre (Glechoma hederacea) #ref:14##ref:20##ref:83##ref:145##ref:162# | 🔥 🔥 | 👃 🫁 🫁 🍴 | |
Molène (Verbascum thapsus) #ref:44# #ref:118# #ref:140# #ref:145##ref:189# | 🔥 🔥 | 💧 💧 | 👃 🫁 🫁 |
Sureau – fleur (Sambucus nigra) #ref:14##ref:44# #ref:140# #ref:145# | 💧 💧 | 👃 👃 🫁 | |
Verge d’or (Solidago virgaurea) #ref:44##ref:145##ref:189# | 🔥 🔥 🔥 | 👃 👃 🫁 🚽 | |
Menthe (Mentha × piperita) #ref:44# #ref:118# #ref:140# | 🔥 🔥 | 💧 | 👃 👃 🫁 🫁 🍴 🍴♀️ |
Hysope (Hyssopus officinalis) #ref:44##ref:140# | 🔥 🔥 | 💧 | 👃 👃 🫁 |
Plantain lancéolé (Plantago lanceolata) #ref:145##ref:205#* | 🔥 | 💧 💧 | 👃 🫁 🫁 |
*Souvent, on confond les propriétés du plantain lancéolé avec celles du plantain majeur, mais il semble ici que l’effet anticatarrhal soit plus présent chez le plantain lancéolé.
Pour votre bien… allez lire la fiche plante
J’essaie dans la mesure du possible d’offrir un hyperlien pour chaque plante proposée. Ce lien ouvre une fiche plante qui donne les informations reliées à la culture. Mais portez une attention particulière à l’onglet utilisation, où l’on donne l’information pour un usage sécuritaire de la plante (les méthodes d’utilisation, les doses sécuritaires, les précautions, les interactions, les propriétés). Naturellement, si vous avez une condition médicale compliquée, cette fiche ne sera pas suffisante et vous devrez consulter un herboriste professionnel ou un pharmacien. Mais même si vous êtes en bonne santé, pour votre sécurité, prenez le temps de faire connaissance avec les plantes avant de les consommer. Elles sont naturelles, mais aussi puissantes.
Plante anticatarrhale – les bons usages
Les plantes anticatarrhales s’utilisent partout où l’excès de mucus provoque de l’inconfort ou encore est un facteur de maintien de la maladie. Voici une liste non exhaustive de ces problématiques : asthme, sinusite, otite, rhinite, rhume, amygdalite, bronchite, rhume des foins.
Problématique: asthme
La lobélie est la spécialiste de l’asthme, elle est fortement antispasmodique, expectorante, calmante et bronchodilatatrice, mais c’est une plante délicate à utiliser, car fortement vomitive. Les plantes possédant les propriétés suivantes peuvent aussi être utiles:
– Calmantes: apaisent le système nerveux;
– Expectorantes relaxantes et mucolytiques: aident à évacuer le surplus de mucus. Il est important de ne pas utiliser d’expectorants stimulants, qui pourraient aggraver la situation;
– Bronchodilatatrices: détendent les bronches et les bronchioles;
– Antiallergiques et antihistaminiques: attaquent l’une des causes fréquentes d’asthme;
– Pectorales: tonifient la région des poumons sur le long terme;
– Antispasmodiques, anti-inflammatoires et adoucissantes: calment la région pectorale;
– Adoucissantes: calment l’irritation et favorisent la liquéfaction du mucus;
– Anticatarrhales: aident à gérer la surproduction de mucus ou crachat;
– Anti-inflammatoires: réduisent l’inflammation au niveau des bronches.
Plantes utiles:
Fenouil (Foeniculum vulgare), lobélie (Lobelia inflata), réglisse (Glycyrrhiza glabra), hysope d’eau (Bacopa monnieri ), scutellaire du Baïkal (Scutellaria baicalensis), thym (Thymus vulgaris).
Attention: les crises d’asthme sévères peuvent être mortelles. Les plantes médicinales ne sont indiquées que pour les crises légères ou modérées.
Problématique: rhume
Pour combattre le rhume, on peut utiliser des plantes immunostimulantes, antiseptiques et antimicrobiennes.
Selon les symptômes, les propriétés suivantes vont aider à apporter un peu plus de confort:
– Anticatarrhales: réduisent l’encombrement nasal et le mucus au niveau des poumons.
– Expectorantes et mucolytiques: aident à évacuer le surplus de mucus.
– Astringentes, antiseptiques et adoucissantes: resserrent, nettoient et adoucissent les muqueuses si la gorge est douloureuse.
– Pectorales: tonifient la région des poumons.
Crédit photo: Alexandr Litovchenko
Problématique : Bronchite
Les plantes bronchodilatatrices et expectorantes sont la clé de voûte des bronchites. Pour une bronchite aiguë, on tendra à préférer les expectorants relaxants, alors que pour une bronchite chronique, les expectorants stimulants seront généralement préférés. Voici les autres propriétés recherchées dans les plantes utiles :
– Pectorale : surtout pour les bronchites chroniques et les personnes qui ont un faible système immunitaire, pour renforcer les poumons et éviter les bronchites;
– Anticatarrhale, asséchante, mucolytique : pour réduire la production ou l’accumulation excessive de mucus;
– Adoucissante : pour supporter l’action des expectorantes relaxantes et des mucolytiques et réduire l’irritation causée par la toux;
– Béchique et antispasmodique : si la toux devient problématique, par exemple en empêchant de dormir;
– Immunostimulante, antivirale et antimicrobienne : pour combattre la source de la bronchite.
Plantes utiles:
Anis vert (Pimpinella anisum), aunée (Inula helenium), guimauve (Althea officinalis), hydraste du Canada (Hydrastis canadensis L), hysope (Hyssopus officinalis), lobélie (Lobelia inflata), marrube (Marrubium vulgare), molène (Verbascum thapsus), plantain (Plantago major ), pulmonaire (Pulmonaria officinalis), réglisse (Glycyrrhiza glabra), sureau (Sambucus canadensis ou Sambucus nigra), thym (Thymus vulgaris), tussilage (Tussilago farfara).
Les bronchites peuvent être le symptôme de problématiques plus importantes, aussi selon l’intensité et la condition de la personne, une bronchite peut nécessiter la supervision par un professionnel de la santé.
Crédit photo: Laboratoires Servier
Problématique : Sinusite
Une sinusite est une inflammation des sinus habituellement causée par un virus, une bactérie, des allergies et, plus rarement, des champignons. Ici, les plantes anticatarrhales, anti-inflammatoires et astringentes seront les spécialistes pour dégager les sinus.
Antibactériennes, antimicrobiennes, antivirales, antiallergiques (ou antihistaminiques) et antifongiques, selon la cause excitatrice de la sinusite.
Immunostimulantes, adaptogènes ou immunomodulatrices dans les cas d’allergie : pour stimuler le corps à combattre lui-même la cause de la sinusite.
Analgésiques et digestives : pour calmer la douleur, si nécessaire.
Diaphorétiques : pour accompagner la fièvre s’il y en a.
Hygiène de vie
Optez pour une diète anticatarrhale.
Plantes utiles
En inhalation de vapeur soit avec des plantes entières ou encore des huiles essentielles, telles que : eucalyptus (Eucalyptus), menthe poivrée (Mentha × piperita), lavande (Lanvandula angustifolia), pin (Pinus strobus), sapin (Abies balsamea)…
En interne : verge d’or (Solidago virgaurea), sureau noir (Sambucus nigra) ou blanc (Sambucus canadensis), échinacée (Echinacea pallida, Echinacea angustifolia , Echinacea purpurea), euphraise (Euphrasia officinalis subsp. Rostkoviana), hydraste du Canada (Hydrastis canadensis), menthe (Mentha × piperita), thym (Thymus vulgaris), pin sylvestre (Pinus sylvestris), sapin (Abies balsamea), lierre terrestre (Glechoma hederacea).
Dans le cas des sinusites chroniques : ginseng, curcuma (Curcuma longa),
Crédit photo: Medical gallery of Blausen Medical 2014
Problématique : Rhume des foins
Parce que le rhume des foins est une réaction allergène, le premier réflexe est de rechercher les plantes antiallergiques, antihistaminiques et anti-inflammatoires. Celles-ci peuvent parfois diminuer les symptômes, mais il est rare qu’elles résolvent complètement le rhume des foins. Il reste à utiliser les autres propriétés pour gérer au mieux les symptômes :
– Mucolytiques, astringentes, asséchantes et anticatarrhales : viennent dégager le système respiratoire supérieur
– Expectorantes, antispasmodiques : pour réduire l’inconfort au niveau des poumons et en cas de respiration sifflante
– Amères : viennent renforcer l’effet des plantes antihistaminiques
– Adaptogènes : leur action amphothérique peut réduire les réactions allergiques
Plantes utiles:
Euphraise (Euphrasia spp.,), hydraste du Canada (Hydrastis canadensis L), raifort (Armoracia rusticana), thym (Thymus vulgaris), verge d’or (Solidago spp.)
Crédit photo: Thomas
Problématique : Otite moyenne
Comme l’otite est inflammation de l’oreille moyenne liée à une infection, on viendra chercher des plantes antivirales et antibactériennes pour combattre l’infection. D’autres plantes viendront en support pour soulager l’inflammation et combattre les facteurs de prédisposition tels que l’excès de mucus dans les sinus.
Anti-inflammatoires avec tropisme ORL: réduisent l’inflammation des tympans.
Antiallergiques, antihistaminiques : si l’excès de mucus est relié à des réactions allergiques.
Mucolytiques, anticatarrhales: pour réguler la quantité de mucus dans les sinus.
Altératives : utiles pour renforcer le système digestif, qui peut être la cause des excès de mucus dans les cas d’otite chronique.
Hygiène de vie :
Suppléments alimentaires : bêta-carotène, vitamine C, Zinc (picolinate), bioflavonine.
Possibilité de déposer quelques gouttes d’infusion tiède directement dans l’oreille (si et seulement si le tympan n’est pas percé) avec des plantes antimicrobiennes, astringentes et calmantes, telles que : hamamélis (Hamamelis virginiana), curcuma (Curcuma longa), calendule (Calendula officinalis).
Plantes utiles
Euphraise (Euphrasia officinalis subsp. Rostkoviana), achillée millefeuille (Achilea millefolium), chirette verte (Andrographis paniculata), curcuma (Curcuma longa), cataire (Nepeta cataria), ginkgo (Ginkgo biloba), tanaisie (Tanacetum vulgare), astragale (Astragalus membranaceus), scutellaire du Baïkal (Scutellaria baicalensis), sureau noir (Sambucus nigra) ou blanc (Sambucus canadensis), échinacée (Echinacea pallida, Echinacea angustifolia, Echinacea purpurea), thym (Thymus vulgaris), réglisse (Glycyrrhiza glabra), anis vert (Pimpinella anisum), aunée (Inula helenium), pin sylvestre (Pinus sylvestris), thym (Thymus vulgaris).
Prendre soin de vous
Les otites chroniques, tout comme celles persistantes, peuvent faire des dommages permanents à l’ouïe et demandent une attention médicale.
Crédit photo: Aparna Arasaratnam
Utilisation des plantes anticatarrhales
Vous trouverez ici un mini portrait des meilleures plantes anticatarrhales, avec toutes leurs propriétés d’intérêt pour les problèmes respiratoires. Si vous allez dans la fiche plante, vous trouverez également toutes les transformations et les posologies génériques. Comme cet article est spécifique à la propriété anticatarrhale, j’ai donné les composés actifs dont on sait qu’ils ont (à l’état isolé) des propriétés en relation avec celle d’anticatarrhale. L’idée n’est pas de promouvoir les composés isolés en remplacement à la plante, mais de s’assurer que les composés les plus importants seront bien dans notre recette finale. À la fin de chaque description, je conclus avec la ou les transformations de prédilection pour obtenir le meilleur des vertus anticatarrhales avec la plante, et les synergies qui vous indiqueront quelles plantes combiner à votre solution anticatarrhale.
Euphraise (Euphrasia officinalis subsp. Rostkoviana)
Petite plante utilisée depuis fort longtemps en interne et en externe contre les affections de la sphère ORL avec excès de mucus. C’est une experte pour les yeux rouges causés par excès de catarrhe, d’où ses surnoms de délice des yeux, luminet et casse-lunette.
Ceci dit, c’est également une très bonne plante à utiliser en interne comme anticatarrhale. L’euphraise agit autant sur les symptômes, étant à la fois anti-inflammatoire (particulièrement au niveau des muqueuses des systèmes respiratoire et ophtalmique), mucolytique et expectorante, que sur les causes, étant antiallergique (et antihistaminique) et antimicrobienne (aide contre plusieurs bactéries et quelques virus).
Si plusieurs auteurs comme Chevalier#ref:41#, Duke#ref:140# et Burton#ref:189# étendent les vertus de l’euphraise à tout le genre, il demeure qu’une forte majorité de la documentation porte sur E. officinalis, aussi appelée euphraise de Rostkov.
Composés anticatarrhaux de l’euphraise
- Aucubine : amère, antibactérienne, anti-inflammatoire, hépatoprotectrice et cicatrisante.
- Mucilage : liquéfie le mucus, apaise les muqueuses irritées, facilite l’expectoration.
- Tanins : astringents et asséchants.
- Acide rosmarinique : antimicrobien, anti-inflammatoire, antiallergique.
Solvants | ||||
Composés | Eau | Vinaigre (8%) | Alcool | Huile |
Aucubine (Glycoside – Aglycone)* | ⭐ (chaude) | ⭐ (partiellement) | ⭐⭐ (50% à 70%) | |
Tanins | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐⭐ | |
Acide rosmarinique | ⭐ (partiellement chaude) | ⭐⭐ | ⭐⭐ (50% à 70%) | ⭐ |
Mucilage | ⭐⭐ | ⭐ |
Solvant préféré
On privilégie l’alcool afin de s’assurer d’extraire l’aucubine. Malheureusement, cela exclut une bonne part des mucilages. Donc, si le problème est dû à un mucus trop épais ou encore à des muqueuses irritées, alors on se tournera vers la tisane ou le concentré de vinaigre, auxquels on ajoutera des gouttes de teinture.
Note : pour les collyres (bains d’œil), on évitera l’alcool et le vinaigre. On utilise plutôt des décoctions refroidies, avec un peu de sel pour avoir un pH égal à celui du corps humain. Cette forme d’extraction sera plus douce et moins asséchante pour les muqueuses.
Synergie de l’euphraise
Pour la congestion des sinus, vous pouvez utiliser l’euphraise en synergie avec la pétasite (petasites spp.), le raifort et le thym.
Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis)
L’hydraste du Canada est une autre petite plante qui est une puissante anticatarrhale. Elle est amère, très astringente, antimicrobienne (antifongique et antibactérienne) et anti-inflammatoire. Bref, une plante très puissante pour nettoyer les muqueuses. Malgré sa nature astringente, voire asséchante, on note que l’hydraste nourrit et régénère les muqueuses (on la dit donc trophorestorative).
Malheureusement, l’espèce est considérée comme en péril. Le rhizome qui est utilisé se développe très lentement (4 années de culture avant de pouvoir récolter le rhizome, qui se vend à fort prix). Bref, l’hydraste doit être réservée pour les situations aiguës et sur de courtes périodes.
Une autre option est d’utiliser l’écorce ou la racine du vinettier (Berberis vulgaris), qui partage les mêmes alcaloïdes et tanins que l’hydraste.
Composés anticatarrhaux de l’hydraste du Canada
- Berbérine, canadine et hydrastine (alcaloïdes) : antimicrobiennes (antibactériennes, antifongiques, antiparasites) astringentes, anti-inflammatoires et sédatives#ref:145#.
- Tanins : astringents, antiseptiques et asséchants.
Solvants | ||||
Composés | Eau | Vinaigre (8%) | Alcool | Huile |
Berbérine, canadine et hydrastine (alcaloïdes) | Peu solubles dans l’eau, sauf la berbérine (⭐⭐) | ⭐⭐ (à cause du pH acide) #ref:155# | ⭐ (40% à 94%)* | ⭐ (surtout si le pH est basique) #ref:155# |
Tanins | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐⭐ |
Solvant préféré
Ici, comme les alcaloïdes sont à l’honneur, je privilégierais un concentré liquide à base de vinaigre.
Lierre terrestre (Glechoma hederacea)
Eh oui, cette petite plante adventice qui s’infiltre sur votre gazon est en réalité votre alliée anticatarrhale. Elle est abondante et douce, mais également asséchante. C’est une bonne plante pour se débarrasser de l’excès de mucus, étant expectorante et mucolytique. On la considère comme sécuritaire aux doses prescrites, même pour les enfants, mais l’usage en excès pourrait irriter les muqueuses. On peut cependant modérer son caractère asséchant en la combinant à une autre adventice anticatarrhale plus adoucissante : le plantain.
Composés anticatarrhaux du lierre terrestre
- Lutéoline et apigénine (flavonoïdes) : liquéfient le mucus et anti-inflammatoires.
- Gléchomine (hétéroside iridioïque) : expectorante, anti-inflammatoire, antibactérienne, antitussive.
- Marrubine (diterpène) : amère, astringente, antitussive et asséchante.
- Acides rosmarinique, caféique et ursolique (esters phénoliques de la famille des polyphénols) : ils sont tous trois anti-inflammatoires et les acides rosmarinique et ursolique sont antimicrobiens; finalement, l’acide rosmarinique est également antiallergique.
- Tanins : astringents, antiseptiques et asséchants.
- Caryophyllène et aromadendrène (cétones monoterpéniques – sesquiterpéniques) : antiseptiques et décongestionnantes respiratoires, elles peuvent irriter les muqueuses. Peu solubles, on les extrait principalement par distillation.
Solvants | ||||
Composés | Eau | Vinaigre (8%) | Alcool | Huile |
Lutéoline et apigénine (flavonoïdes) | ⭐ | ⭐ | ⭐⭐ (50% à 70%) | |
Gléchomine (hétéroside irridioïque) | ⭐⭐ | ⭐ | ⭐ (50% à 70%) | ⭐ |
Marrubine (alcaloïde pyrrolizidinique) | ⭐⭐ | ⭐ (70%) | ||
Acides rosmarinique, caféique et ursolique (esters phénoliques de la famille des polyphénols) | ⭐⭐ | ⭐ (50% à 70%) | ||
Tanins | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐⭐ | |
Caryophyllène et aromadendrène (cétones monoterpéniques – sesquiterpéniques) |
Solvant préféré
Pour le lierre terrestre, je privilégierais le vinaigre. Ceci dit, une infusion serait également un bon choix, mais alors les esters phénoliques et la marrubine seront peu extraits. Pour profiter pleinement du lierre, on pourrait compléter par quelques gouttes de teinture dans la tisane bien chaude.
Synergie du lierre terrestre
Pour une plus grande efficacité, combinez le lierre terrestre avec le thym, le sureau et le plantain.
Molène (Verbascum thapsus)
La molène, appelée bouillon-blanc en Europe, est une grande plante que l’on reconnaît la deuxième année à son énorme hampe florale qui fait penser à un cierge lumineux. Les fleurs et les feuilles sont utilisées, avec une préférence pour les fleurs si les deux sont disponibles. C’est une plante qui est une grande tonique du système respiratoire (on la dit donc pectorale). Elle vient directement agir sur le mucus avec ses propriétés expectorantes et mucolytiques. Elle sera également utile pour ramener la douceur avec ses mucilages et quelques composants légèrement analgésiques.
Composés anticatarrhaux de la molène
- Mucilage : liquéfie le mucus, apaise les muqueuses irritées, facilite l’expectoration.
- Aucubine (flavonoïde) : amère, antibactérienne, fortement anti-inflammatoire, hépatoprotectrice et cicatrisante.
- Harpagine (flavonoïde) : analgésique et anti-inflammatoire.
- Rutine (flavonoïde): draine les sécrétions, anti-inflammatoire.
- Tanins : astringents, antiseptiques et asséchants.
- Verbascoside, verbamoside (saponosides) : analgésiques, anti-inflammatoires, expectorants, fluidifiants des sécrétions des bronches, adoucissants, antibactériens et antiviraux.
- 3,5-dihydroxy-6,7-diméthoxyflavone (flavones) : antiallergiques et antiasthmatiques.
Solvants | ||||
Composés | Eau | Vinaigre (8%) | Alcool | Huile |
Mucilage | ⭐⭐ | ⭐ | ||
Harpagine, aucubine, rutine (flavonoïdes)* | ⭐ (chaude) | ⭐ (partiellement) | ⭐ (50% à 70%) | |
Tanins | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐⭐ | |
Verbascoside, verbamoside (saponosides) | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐ (50% à 70%) | |
3,5-dihydroxy-6,7-diméthoxyflavone (flavones) | ⭐ (partiellement) | ⭐⭐ (50% à 70%) |
Solvant préféré
Eau, et un alcool assez fort entre 50 et 70%.
Les synergies de la molène:
La molène se combine facilement aux plantain, pin, thym, eucalyptus, mauve et hysope pour faciliter la respiration et dégager les bronches et les sinus.
Sureau – fleur (Sambucus nigra ou S. canadensis)
Le sureau est un arbuste fruitier ornemental qui demande peu de soins. Malheureusement, plusieurs espèces sont toxiques, notamment le sureau hièble. Mais dans le cas du sureau noir et de son cousin canadien le sureau blanc, les fruits et les fleurs sont comestibles et médicinaux. Puisque le sureau est anticatarrhal, mucolytique et expectorant, il est efficace contre l’excès de mucus. C’est aussi une plante immunostimulante et antivirale et un tonique pectoral. Tout comme la molène, il est également émollient et analgésique pour aider à diminuer les symptômes. Ici, pour ses propriétés anticatarrhales, on préférera les fleurs même si les baies, notamment avec leurs anthocyanes, sont remarquables pour leur action antioxydante et antiasthmatique. Pour plus d’informations sur ces sureaux, lire l’article.
Composés anticatarrhaux des fleurs de sureau
- Ho-triénol, linalol, nérol, etc. (alcools monoterpéniques) : expectorants et fluidifiants du mucus. Ce sont des huiles essentielles qui s’extraient principalement par distillation.
- Isoquercitroside, quercitroside, hyperoside, astragaloside (hétérosides de flavonols) : anti-inflammatoires des muqueuses.
- Acide caféique, acide p-coumarique, acide férulique (acides phénoliques) : anti-inflammatoire, expectorant
- Acides ursolique et oléanolique (acides triterpéniques) : anti-inflammatoires, expectorants.
- Mucilage : liquéfie le mucus, apaise les muqueuses irritées, facilite l’expectoration.
- Tanins : astringents, antiseptiques et asséchants.
Solvants | ||||
Composés | Eau | Vinaigre (8%) | Alcool | Huile |
Ho-triénol, linalol, nérol, etc. (alcools monoterpéniques) | ⭐ (70%) | Le géraniol est un peu soluble dans l’huile | ||
Isoquercitroside, quercitroside, hyperoside, astragaloside (hétérosides de flavonols) | ⭐⭐ | ⭐ | ⭐⭐ (70%) | |
Acide caféique, acide p-coumarique, acide férulique (acides phénoliques) | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐ | |
Acides ursolique et oléanolique (acides triterpéniques) | ⭐ (70%)(partiellement) | |||
Mucilage | ⭐⭐ | ⭐ | ||
Tanins | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐⭐ |
Solvant préféré
L’alcool 70% serait le meilleur solvant, mais l’eau et le vinaigre sont également tout à fait acceptables.
Synergie avec les fleurs de sureau
Pour les problèmes de catarrhe dans les voies respiratoires supérieures, vous pouvez essayer de le combiner avec le pin sylvestre, le radis noir, la réglisse, l’échinacée, le plantain et le cassis.
Verge d’or (Solidago virgaurea ou S. canadensis)
La verge d’or est une plante abondante au Québec. En Europe, presque toute la littérature est basée sur l’espèce Solidago virgurea appelée verge d’or. Au Québec, le frère Marie-Victorin en recense 31 espèces dans sa Flore laurentienne#ref:84#, mais c’est la verge d’or du Canada qui est probablement la plus connue, même si on attribue généralement les propriétés à tout le genre.
Il est intéressant de voir qu’une plante assez allergène par son pollen (alors qu’on sait que les allergies sont souvent la cause des catarrhes) est également une bonne plante anticatarrhale et mucolytique. Pourtant, certains auteurs la disent même antiallergique en interne, notamment pour ceux allergiques à son pollen.
Composés anticatarrhaux de la verge d’or
- Germacrène-D (sesquiterpène, huile essentielle) : anti-inflammatoire, antiprurigineux#ref:27# et antimicrobien#ref:63#.
- Solidagolide et solidagoside (saponisides) : expectorants, fluidifiants du mucus, anti-inflammatoires.
- Rutine, hyperoside (flavonoïdes glycosylés) : anti-inflammatoires des muqueuses.
- Acide chlorogénique (esther de l’acide quinique): anti-inflammatoire et expectorant.
- Tanins : astringents et asséchants.
Solvants | ||||
Composé | Eau | Vinaigre (8%) | Alcool | Huile |
Germacrène-D (huile essentielle) | ⭐ (vapeur chaude) | ⭐ (70% à94%) | ⭐ | |
Solidagolide et solidagosides (saponisides) | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐⭐ (20% à 40%) | |
Rutine, hyperoside (flavonoïdes glycosylés) | ⭐ | ⭐ | ⭐⭐ (40 à 60%) | |
Acide chlorogénique (esther de l’acide quinique) | ⭐ | ⭐ | ⭐⭐ (40 à 60%) | |
Tanins | ⭐⭐ | ⭐⭐ | ⭐⭐ |
Solvant préféré
Ici, l’infusion et les concentrés de vinaigre et d’alcool sont à peu près équivalents. Dans tous les cas, on réussit assez mal à extraire l’huile essentielle, mais on peut ajouter quelques gouttes à notre infusion (sauf pour les femmes enceintes, pour qui cette huile essentielle n’est pas recommandée).
Synergie avec la verge d’or
Dans les cas de catarrhe dans les voies respiratoires supérieures, on peut combiner la verge d’or avec une ou plusieurs de ces plantes : le romarin, l’eucalyptus, l’ortie, le thym, et la sauge.
Références
Cette section sur les plantes et leurs composés anticatarrhaux actifs n’a pas été facile à écrire. Pour m’aider dans cette démarche, j’ai utilisé les références suivantes :
- Turpide, M. (2015). L’aromathérapie : huiles essentielles du Québec et du monde, applications thérapeutiques. Otterburn Park : SANTÉ-ARÔME #ref:27#
- Hoffmann, D. FNIMH, AHG (2003). Medical Herbalism, The Science and Practice of Herbal Medicine. Rochester : Healing art Press. 666 p #ref:44#
- Bone, K., Mills, S. (2013). Principles and Practice of Phytotherapy – Modern Herbal Medicine. 2. Edinburgh : Churchll Livingstone. 1051 p. #ref:145#
- Ganora, L. (2021). Herbal constituents: Foundation of Phytochemistry. 2. Louisville : Herbal Chem Press. 327 p. #ref:155#
- Lorrain, E. (2019). Grand Manuel de phytothérapie. Malakoff : Dunod. 1290 p. #ref:162#
Avertissement
En cas de troubles importants ou de maladies chroniques, consultez un médecin.
Il est dangereux de faire son propre diagnostic et de pratiquer l’automédication.
Sauf indication spécifique, les usages décrits sont pour les plantes et ne sont pas applicables aux huiles essentielles.
Avant de consommer une plante: s’assurer de bien l’identifier et toujours lire la notice « Précautions et interactions avec les médicaments » dans les fiches plantes associées.
Les posologies sont données à titre indicatif et sauf précision contraire elles sont adaptées à l’adulte.
Malgré tout le soin apporté à la rédaction de l’article, une erreur aurait pu s’y glisser. Nous ne saurions être tenus responsables de ses conséquences ou d’une interprétation erronée, car, rappelons-le, aucun article ne peut remplacer l’avis du médecin. Pour plus d’informations sur l’utilisation sécuritaire des plantes, lire: Utilisation sécuritaire des végétaux comme alliés de votre santé.