N’oubliez pas les chums dans votre plan de jardin !

Jeune plant de chum ‘ Mustang’ en fleurs (fruits à chair rouge) – crédit photo: Frédérick Paré

Ici, je ne parle pas de vos précieuses aides manuelles au jardin, qui ne sont pas à négliger. Il s’agit plutôt du prunier-cerise hybride, dont l’appellation « chum » vient de la contraction entre « cherry » et « plum ». Pourquoi suggérer spécifiquement le chum par rapport aux autres arbres fruitiers ?

  • Il résiste bien aux maladies et aux nuisibles. Vous pourrez donc profiter d’une grande quantité de fruits bio sans y consacrer votre vie ;
  • Bien rustiques, certaines variétés sauront produire jusqu’en zone 2 ;
  • Selon la taille (ou le laissez-faire), il peut avoir le port d’un arbuste ou d’un petit arbre ;
  • Les fleurs sont magnifiques et certaines variétés ont un magnifique feuillage bourgogne à l’automne ;
  • Il commence à nous donner des fruits rapidement (environ 3, parfois même 2 ans après la transplantation).
  • Enfin, ses fruits véritablement originaux (ne se retrouvent pas encore en supermarché) ;

Un arbre fruitier généreux et pas compliqué, bref comme de véritables chums doivent l’être ?

Qu’est-ce qu’un chum

Il y a un peu de confusion, car l’espèce Prunus cerasifera Ehrh. est aussi parfois appelée prunier-cerise, ou prunier myrobolan. Ce n’est pas de cette espèce que je parle ici. Celui-ci est principalement un arbre décoratif (sa floraison est spectaculaire) et un porte-greffe, car il se reproduit par semis. De plus, il est relativement peu rustique (généralement zoné 4, mais certaines variétés ne supportent pas le gel). Et surtout, ses fruits comestibles peuvent servir dans les marinades, mais sont plutôt aigres. Finalement, ces arbres sont adorés des scarabées japonais. Il faut donc bien vérifier que vous achetez l’arbre hybride et non pas le Prunus cerasifera.

Les pruniers-cerises dont je vous parle sont des hybrides entre un prunier des sable (Prunus besseyi) et, généralement un prunier japonais (Prunus salicina). Le choix du prunier japonais n’est pas une règle absolue. C’est cependant préférable, car celui-ci produit des hybrides résistant au nodule noir, une maladie fongique qui sévit souvent chez les pruniers élevés dans des climats humides. Enfin, contrairement au fruit du prunier myrobolan, les chums ont un goût plus sucré (à condition d’être à pleine maturité) de la grosseur de l’abricot. Ils sont en outre généralement plus rustiques : la plupart n’ont aucune difficulté en zone 3, voire même en zone 2 pour certains.

Comment prendre soin de ses chums

Plante issue du croisement entre un arbre (le prunier japonais) et un cerisier (qui a un port buissonnant), il pourra prendre l’une ou l’autre de leurs formes. Si vous désirez un arbre, celui-ci pourra atteindre 2,4 m, mais il faudra dès son jeune âge en tailler les branches basses. Pour avoir un buisson, ne rien faire. Dans cette forme, le prunier-cerise hybride sera plus petit (environ 1,8 m), la cueillette sera plus facile, mais il vous sera difficile de passer la tondeuse à ses pieds.

Le chum apprécie une bonne ration de compost ou de fumier vieilli, mais seulement avant le mois de juin. Donner du compost ou du fumier après cette date met en danger l’aoûtement, c’est-à-dire la préparation de l’arbre pour la saison hivernale. Pour finir de dorloter votre chum, donnez-lui un épais paillis et de l’irrigation en cas de sécheresse. Le chum a des racines relativement superficielles, ce qui fait que l’arbre n’est pas très résistant à la sécheresse.

N’oubliez pas ! Une protection de grillage pour l’hiver est essentielle, car les lapins et les lièvres adorent le goût des branches.

Plus de chum, c’est mieux !

Cet article n’a pas pour objectif de faire l’éloge de la polyandrie. Cependant, lorsqu’on parle du prunier-cerise hybride, la fertilisation croisée est presque obligatoire. Vous trouverez bien quelques variétés dites autofertiles en jardinerie, mais même ces exceptions seront beaucoup plus productives lorsqu’il y a une autre variété de chum dans les environs. On peut aussi avoir une excellente pollinisation avec le prunier sauvage (par exemple Prunus nigra). Par contre, ces arbres sont souvent affectés du nodule noir mentionné plus haut. Cette maladie fongique qui est souvent fatale aux pruniers, et nos chums y sont relativement résistants, mais pas totalement immunisés. C’est pourquoi je préfère avoir 2 chums !

Comme il y a beaucoup de variétés chez les différents cultivars, chair foncée, chair claire, profitez de cette contrainte pour ajouter de la variété à l’abondance !

S’il vous manque de l’espace, il est possible de greffer une autre variété de chum sur celui déjà implanté. Une autre option est de mettre une branche en fleur d’un autre chum (ou prunier sauvage) près de notre arbre, mais c’est à refaire tous les ans !

Comment choisir son chum ?

On voit ici un fruit ‘Sapa’ (chair rouge) – crédit photo: Katherine Miklis
  • Laissez-vous guider par le goût des fruits, qui doit vous plaire… il y a beaucoup de variété dans les goûts (ça vaut la peine de tester le fruit avant d’acheter) ; certains on la chair jaune clair, d’autres rouge foncé. On doit attendre leur pleine maturité pour profiter pleinement du goût sucré ;
  • Assurez-vous d’avoir une espèce qui est rustique dans votre zone ;
  • Assurez-vous que la variété vient d’un croisement avec le Prunus salicina, pour une bonne résistance au nodule noir.

On considère souvent ces variétés parmi les plus savoureuses : ‘Opata’, ‘Sapa’ et ‘Kappa’. On note également les variétés ‘Manor’ et ‘Mustang’, qui sont à la fois savoureuses et rustiques en zone 2.

Cela dit, on trouve de plus en plus de variétés ; laissez votre palais vous guider pour trouver.

Implanter et reproduire son chum

Comme le chum est nouvellement arrivé, vous pourriez avoir du mal à trouver une grande variété dans votre pépinière locale. Au Québec, j’ai trouvé la Pépinière Casse-noisette et la Pépinière Ancestrale qui offrent une plus grande variété.

Notez qu’il y a aussi plusieurs jardiniers amateurs qui pourraient accepter de vous offrir quelques branches pour les greffer, si vous avec déjà un arbre compatible pour servir de porte-greffe. Je conseille le groupe « Rébellion fruitière » sur Facebook, qui m’a gentiment offert la majorité des photos de cet article.

Comme le fruit est issu d’une pollinisation croisée, les noyaux ne produiront pas des arbres fidèles aux parents. Il est d’ailleurs peu probable que le résultat soit intéressant, et vous devrez attendre quelques années, avant de savoir si vous avez gagné au loto de la graine…

Cuisiner son chum !

On consomme les fruits soit crus ou cuits. Le chum fait d’excellentes confitures. Je n’ai pas trouvé de recette propre au chum sur internet, mais on peut l’utiliser pour remplacer à la fois les cerises et les prunes dans vos diverses recettes.

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Crédit photo titre : Katherine Miklis, Jen Blecha et Frédérick Paré

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