Définitions
Expectorant stimulant: plante qui nous stimule à expulser le mucus.
Expectorant relaxant: libère les sécrétions de mucus tout en apaisant les spasmes bronchiaux.
Mucolytique: « fluidifiant bronchique, expectorant, fluidifie le mucus » #ref:20#.
Expectorant amphotérique: expectorant qui est à la fois stimulant et relaxant.
Il est évident que les termes se chevauchent, ce qui donne un peu de confusion dans la littérature. Enfin, toutes ces propriétés servent à libérer nos poumons et voies respiratoires du mucus, avec quelques subtilités qui ont leurs applications selon les problématiques traitées.
Saviez-Vous?
Le terme « expectorant amphotérique » est assez rarement employé. C’est un emprunt de la chimie où il désigne un composant qui agit à la fois comme une base et un acide. Il vient du grec ancien « amphotéros » qui signifie « chacun des deux ». Des exemples d’expectorants amphotériques sont la molène – Verbascum thapus et le sureau noir – Sambucus nigra.
On verra dans la prochaine section qu’il y a des archétypes qui expriment clairement la différence, et d’autres plantes qui sont soit dans la nuance ou encore possèdent fortement les aspects des différents types d’expectorant. C’est la beauté de la nature… elle offre une si grande variété qu’on la met difficilement dans une boîte. Comme ces boîtes sont très utiles au cerveau humain pour gérer l’information, voici un aperçu des classifications qu’ont faites quelques-uns des spécialistes qui m’influencent.
Les plantes expectorantes et mucolytiques
Plante | Expectorant (non spécifique) | Expectorant stimulant | Expectorant relaxant | Mucolytique |
Ail Allium sativum L. | ⭐ | #ref:44# | #ref:44# | #ref:80# |
Aunée Inula helenium L. | ⭐⭐⭐ #ref:9##ref:14# #ref:20# | #ref:44##ref:80# | #ref:80# | |
Capucine Tropaeolum spp. | ⭐⭐ #ref:9##ref:20# | #ref:80# | #ref:14# | |
Guimauve Althaea officinalis L. | ⭐⭐ #ref:73# | #ref:44# | #ref:80# | |
Hysope Hyssopus officinalis L. | ⭐⭐ #ref:14##ref:20##ref:27# | #ref:80# | #ref:44# | #ref:14# |
Lierre terrestre Glechom hederacea L. | ⭐⭐ #ref:9##ref:20# #ref:83# | #ref:80# | ||
Lobélie Lobelia inflata L. | ⭐⭐⭐ #ref:9##ref:14# | #ref:44##ref:80# | ||
Marrube Marrubium vulgare L. | ⭐⭐⭐ #ref:9##ref:14# #ref:20# | #ref:44##ref:80# | #ref:44# | #ref:80# |
Molène Verbascum thapus L. | ⭐⭐⭐ #ref:20# | #ref:44# | #ref:44##ref:80# | #ref:80##ref:14# |
Pulmonaire Pulmonaria officinalis L. | ⭐⭐ #ref:92# | #ref:44# | #ref:80# | |
Raifort Armoracia rusticana G.Gaertn. et al. | ⭐⭐ #ref:9# | #ref:80# | #ref:80# | |
Réglisse Glycyrrhiza glabra L. | ⭐⭐ #ref:9##ref:14##ref:20# | #ref:44# | ||
Romarin Rosemarinus officinalis L. | ⭐ #ref:27# | #ref:80# | ||
Sanguinaire Sanguinaria canadensis L. | ⭐ #ref:8# | #ref:44# | ||
Sapin baumier Abies balsamea (L.) Mill. | ⭐⭐ #ref:9# | #ref:80# | ||
Thym Thymus vulgaris L. | ⭐⭐ #ref:14##ref:20# | #ref:80# | #ref:44# | #ref:80# |
Tussilage Tussilago fafara L. | ⭐⭐ #ref:8##ref:9##ref:14# | #ref:44##ref:80# | ||
Violette odorante Viola odorata L. | ⭐⭐ #ref:9##ref:25##ref:81# | #ref:44# |
Pour votre bien…
Allez lire la fiche plante
J’essaie dans la mesure du possible d’offrir un hyperlien pour chaque plante proposée. Ce lien ouvre une fiche plante qui donne non seulement les informations reliées à la culture, mais si vous regardez plus bas, également l’information pour un usage sécuritaire de la plante (les méthodes d’utilisation, les doses sécuritaires, les précautions, les interactions, les propriétés). Naturellement, si vous avez une condition médicale compliquée, cette fiche ne sera pas suffisante et vous devrez consulter un herboriste professionnel ou un pharmacien. Mais même si vous êtes en bonne santé, pour votre sécurité, prenez le temps de faire connaissance avec les plantes avant de les consommer. Elles sont naturelles, mais aussi puissantes.
Certains expectorants stimulants peuvent par irritation augmenter la toux!
Les principes actifs reliés à la propriété expectorante
Expectorant stimulant
Les expectorants stimulants vont fluidifier le mucus et irriter les bronchioles, pour stimuler la toux afin d’expulser le mucus. Ils sont utilisés dans les cas de toux grasse.
Bien lire les fiches plantes: les plantes à base d’alcaloïdes et de saponines ont souvent des effets secondaires importants lorsqu’utilisées en grande quantité; elles sont généralement à éviter lorsqu’on est enceinte.
Les alcaloïdes – l’artillerie lourde de la toux grasse
L’archétype de cette catégorie serait l‘ipeca (qu’on utilisait autrefois en sirop d’ipeca, hautement expectorant mais tellement vomitif qu’on l’utilisait aussi en cas d’empoisonnement). Aujourd’hui on n’utilise plus vraiment cette plante trop intense. On retrouve des alcaloïdes dans plusieurs épices (anis, carvi, Cayenne). Souvent, seule l’idée de manger épicé nous stimule à produire plus de salive. En fait ces épices ne stimulent pas seulement les sucs gastriques mais aussi la production de mucus en plus grande quantité mais aussi plus fluide.
Ce sont des expectorants stimulants car ils encouragent la toux en irritant les bronches. On les utilise surtout contre les toux grasses (dites productives). En cas de toux sèche ils peuvent exacerber la toux non productive.
Les alcaloïdes sont souvent peu ou pas solubles dans l’eau. Ceux qui ont essayé de calmer la chaleur des piments de Cayenne avec un verre d’eau vous le confirmeront! Pour utiliser ces plantes en tant qu’expectorants stimulants, préférez les concentrés alcoolisés. Cette catégorie d’expectorants doit être utilisée avec parcimonie, plusieurs d’entre eux pouvant devenir émétiques (i.e. induire le vomissement) lorsqu’utilisés en grande quantité.
Les saponines et glucosinolates: la moutarde qui vous monte au nez
Les glucosinolates – anciennement appelés hétérosides soufrés – se retrouvent principalement dans la famille des brassicacées (moutarde, raifort, radis, etc.). Quant aux saponines, on pense à la capucine, la réglisse, la primevère, l’aunée. En comparaison aux alcaloïdes, les saponines sont plus douces. On croit que c’est en stimulant le nerf vague qu’elles stimulent le mouvement actif d’expectoration. Elles sont également mucolytiques (favorisent la liquéfaction du mucus) et anticatarrhales (décongestionnent les sinus). Les saponines seront disponibles autant en utilisant l’eau que l’alcool comme solvant.
Les oxydes, lactones et sesquiterpénones: les huiles essentielles expectorantes stimulantes
Les plantes arômatiques possèdent des cocktails de plusieurs types d’huiles essentielles. Ces huiles se classent en familles. Parmi les familles d’huiles essentielles, les oxydes sont considérés comme des expectorants stimulants. Les oxydes les plus connus sont 1,8 cinéol et linalol-oxyde. On les retrouve dans la cardamone, l’eucalyptus, le laurier, la lavande, le romarin, la sauge et l’hysope. Les oxydes sont de puissants expectorants, également mucolytiques, anticatarrhaux et antiviraux. En herboristerie on peut profiter des ces huiles essentielles à travers des infusions, des concentrés liquides, des bains de vapeur et des liniments. Parce qu’en herboristerie la quantité d’huiles essentielles est relativement petite, on a plus de facilité à gérer la puissance des oxydes, mais en concentrés ceux-ci peuvent être à ce point stimulants qu’ils peuvent générer des crises d’asthme et certains usages sont toxiques – référez-vous à des articles spécialisés sur les huiles essentielles.
Expectorant relaxant
Les relaxants libèrent le mucus tout en adoucissant les muqueuses et en calmant les spasmes. On utilise les relaxants face à la toux sèche et improductive, mais également lorsque la toux excessive épuise. Ils sont également utiles en cas de rhume et de grippe si la toux vous empêche de dormir et de reprendre vos forces.
Les plantes émollientes: le mucilage des plantes émollientes adoucit les muqueuses et agit comme mucolytique. La guimauve est un bel exemple de cette catégorie, elle agit efficacement et tout en douceur. Bien que ce soit un type d’expectorant très sécuritaire, on évite ces plantes quand on fait face à une situation où il y a excès de mucus.
Certains alcaloïdes: les alcaloïdes sont une famille de principes actifs extrêmement puissants. Tous les alcaloïdes n’ont pas les mêmes propriétés. On les utilise toujours avec précaution. Certains alcaloïdes sont des expectorants relaxants. La plus célèbre des plantes à alcaloïdes généralement considérée relaxante est la lobélie enflée. Elle est fortement antispasmodique, anti-inflammatoire, béchique (antitussive) et bronchodilatatrice. Mais attention, elle est aussi fortement émétique (vomitive). C’est certainement la plus intense des plantes de cette catégorie, mais elle est d’une efficacité redoutable.
Les huiles essentielles mucolytiques et antispasmodiques viennent des familles des monoterpènes, monoterpénones et sesquiterpénones. Les monoterpènes, qui se retrouvent dans plusieurs de nos conifères (épinette, pin blanc, pruche et sapin baumier) sont mucolytiques et toniques pectoraux. À faible dose (lorsqu’utilisés dans le totum de la plante), ils sont calmants et sédatifs, mais en concentrés ils sont tous plus ou moins neurotoxiques. Je laisse ces utilisations aux aromathérapeutes. Les monoterpénones (lavande, romarin , camomille romaine, sauge thuya) sont anticatarrhales et assèchent le mucus et le pus. Mais attention: plusieurs sont toxiques en interne, on pense entre autres à la thuyone. Enfin les sesquiterpénones (aunée, marrube, peuplier, sauge, carotte sauvage, cyprès toujours vert) sont également décongestionnantes et mucolytiques mais toujours en très petite quantité dans les plantes.
Problématique: toux
Il y a la toux sèche, dite non productive (souvent d’origine virale), la toux grasse et la toux chronique. La toux, c’est le corps qui veut expectorer, on l’accompagnera donc avec des plantes expectorantes. Alors que les relaxantes seront privilégiées pour la toux sèche, les stimulantes seront plus utiles pour la toux grasse. Cependant, selon la cause du problème, elles peuvent être alliées aux plantes avec les propriétés suivantes:
– Pectorales: tonifient la région des poumons;
– Mucolytiques: liquéfient et dissolvent le mucus;
– Béchiques, antitussives: se combinent avec les relaxantes pour faciliter le sommeil;
– Adoucissantes / émollientes: réduisent l’irritation qui peut provoquer ou résulter de la toux;
– Immunostimulantes: stimulent les cellules immunocompétentes (à éviter lorsque la toux est d’origine allergique);
– Antimicrobiennes ou, si on connaît la source, antibactériennes et antivirales;
– Antispasmodiques, anti-inflammatoires: calment la région pectorale;
– Bronchodilatatrices: dégagent les bronches si elles sont affectées;
– Diaphorétiques: accompagnent la fièvre légère;
– Anticatarrhales: réduisent l’écoulement de mucus, notamment dans les sinus lorsque qu’un rhume, initialement dans le système respiratoire supérieur, descend dans les poumons.
Plantes utiles
Anis vert (Pimpinella anisum), gingembre (Zingiber officinal ), guimauve (Althea officinalis), hysope (Hyssopus officinalis), lobélie (Lobelia inflata) molène (Verbascum thapsus), réglisse (Glycyrrhiza glabra), sureau (Sambucus canadensis ou Sambucus nigra), thym (Thymus vulgaris), tussilage (Tussilago farfara).
Prendre soin de vous
La toux peut parfois avoir des causes (cancer, emphysème) ou des complications (pneumothorax, syncope, épilepsie, rupture d’anévrisme, etc.) graves: n’hésitez pas à consulter un médecin en cas de toux chronique ou de toux très sévère.
Problématique: asthme
La lobélie est la spécialiste de l’asthme, elle est fortement antispasmodique, expectorante, calmante et bronchodilatatrice, mais c’est une plante délicate à utiliser, car fortement vomitive. Les plantes possédant les propriétés suivantes peuvent aussi être utiles:
– Calmantes: apaisent le système nerveux;
– Expectorantes relaxantes et mucolytiques: aident à évacuer le surplus de mucus. Il est important de ne pas utiliser d’expectorants stimulants, qui pourraient aggraver la situation;
– Bronchodilatatrices: détendent les bronches et les bronchioles;
– Antiallergiques et antihistaminiques: attaquent l’une des causes fréquentes d’asthme;
– Pectorales: tonifient la région des poumons sur le long terme;
– Antispasmodiques, anti-inflammatoires et adoucissantes: calment la région pectorale;
– Adoucissantes: calment l’irritation et favorisent la liquéfaction du mucus;
– Anticatarrhales: aident à gérer la surproduction de mucus ou crachat;
– Anti-inflammatoires: réduisent l’inflammation au niveau des bronches.
Plantes utiles:
Fenouil (Foeniculum vulgare), lobélie (Lobelia inflata), réglisse (Glycyrrhiza glabra), hysope d’eau (Bacopa monnieri ), scutellaire du Baïkal (Scutellaria baicalensis), thym (Thymus vulgaris).
Attention: les crises d’asthme sévères peuvent être mortelles. Les plantes médicinales ne sont indiquées que pour les crises légères ou modérées.
Problématique: rhume
Pour combattre le rhume, on peut utiliser des plantes immunostimulantes, antiseptiques et antimicrobiennes.
Selon les symptômes, les propriétés suivantes vont aider à apporter un peu plus de confort:
– Anticatarrhales: réduisent l’encombrement nasal et le mucus au niveau des poumons.
– Expectorantes et mucolytiques: aident à évacuer le surplus de mucus.
– Astringentes, antiseptiques et adoucissantes: resserrent, nettoient et adoucissent les muqueuses si la gorge est douloureuse.
– Pectorales: tonifient la région des poumons.
Crédit photo: Alexandr Litovchenko
Problématique: grippe
Pour combattre la grippe on peut utiliser des plantes immunostimulantes, antiseptiques et antimicrobiennes.
Selon les symptômes, les propriétés suivantes vont aider à apporter un peu plus de confort:
– Diaphorétiques: accompagnent la fièvre si elle n’est pas excessive;
– Expectorantes (relaxantes) et mucolytiques: aident à évacuer le surplus de mucus;
– Pectorales: tonifient la région des poumons;
– Amères et toniques lymphatiques: évacuent les toxines au niveau des intestins et de la lymphe;
– Anticatarrhales:réduisent l’encombrement nasal et le mucus au niveau des poumons;
– Nervines et antalgiques: favorisent le repos et atténuent les douleurs.
La grippe peut avoir des conséquences graves: une forte fièvre de plus de 38,5°C durant 72 heures, une difficulté à respirer, un essoufflement au repos ou une douleur à la poitrine sont des symptômes qui requièrent la consultation d’un médecin.
Crédit photo: Cottonbro
Les formes galéniques les plus intéressantes pour l’expectoration
Le concentré liquide dans l’alcool (teinture)
Le concentré dans l’alcool est la formule la plus performante pour les principes actifs en question. Il peut par contre parfois irriter.
Les sirops sont particulièrement adaptés
Les sirops expectorants peuvent être très performants; si vous utilisez des expectorants avec alcaloïdes vous pouvez toujours, en addition de la longue réduction aqueuse, ajouter du concentré alcoolique au sirop. Vous utiliserez tous les principes actifs de la plante et augmenterez la conservation du sirop. Si vous utilisez en plus le miel comme agent de conservation principal, celui-ci adoucira l’alcool.
Les bains de vapeur sont efficaces pour les plantes à huiles essentielles
Une belle façon d’utiliser les plantes qui contiennent beaucoup d’huiles essentielles est de faire un bain vapeur. C’est très simple: mettez une bonne poignée de plante dans un bol d’eau très chaude, mettez un linge par-dessus le bol (et votre tête) et aspirez les vapeurs. Vérifiez la température pour ne pas vous brûler. Bien sûr, on peut utiliser la même stratégie directement avec les huiles essentielles, mais celles-ci sont plus concentrées… donc potentiellement trop puissantes pour cette application (référez-vous à des ouvrages spécialisés en huiles essentielles). Vous pouvez pour cette application utiliser des plantes fraîches ou séchées (en autant qu’elles aient conservé leurs huiles essentielles).
La tisane particulièrement pour les expectorants relaxants
La tisane avec sa simplicité, ses aspects réconfortants et les vapeurs qu’elle émane n’est peut-être pas l’utilisation la plus drastique, mais la douceur a son charme. Il est vrai qu’elle n’est pas toujours efficace avec les alcaloïdes, mais comme certains sont de toute façon émétiques ou même légèrement toxiques, c’est dans certains cas un avantage.
En externe ne pas oublier les mouches, cataplasmes, liniments et onguents
Les plantes de la famille des brassicacées (moutarde, raifort), diluées dans l’huile, sont excellentes à cet effet. Pourquoi ne pas utiliser ces macérations huileuses pour préparer votre baume expectorant maison?
Avertissement
En cas de troubles importants ou de maladies chroniques, consultez un médecin.
Il est dangereux de faire son propre diagnostic et de pratiquer l’automédication.
Sauf indication spécifique, les usages décrits sont pour les plantes et ne sont pas applicables aux huiles essentielles.
Avant de consommer une plante: s’assurer de bien l’identifier et toujours lire la notice « Précautions et interactions avec les médicaments » dans les fiches plantes associées.
Les posologies sont données à titre indicatif et sauf précision contraire elles sont adaptées à l’adulte.
Malgré tout le soin apporté à la rédaction de l’article, une erreur aurait pu s’y glisser. Nous ne saurions être tenus responsables de ses conséquences ou d’une interprétation erronée, car, rappelons-le, aucun article ne peut remplacer l’avis du médecin. Pour plus d’informations sur l’utilisation sécuritaire des plantes, lire: Utilisation sécuritaire des végétaux comme alliés de votre santé.
wow toujours aussi complet, et tellement de références. Merci Audray