Faire le plan de son potager ou de son jardin, ou l’aménagement paysager complet de son terrain est un art que tout jardinier passionné doit cultiver. Il y a bien sûr des outils (comme tisane et jardin) pour nous aider et nous faire gagner du temps, mais certaines étapes sont préférablement faites par vous-même pour avoir un jardin qui vous ressemble et qui grandira avec vous.
Organisation de l’information de l’article
Avant de parler des stratégies d’optimisation de l’aménagement et des outils, nous commencerons par un état des lieux. Que voulez-vous réaliser? Plus précisément, qu’est-ce qui est le plus important dans votre projet? Il est également bon de prendre le temps de visualiser les caractéristiques physiques du terrain. À cette étape, on ne juge rien. Les caractéristiques qui peuvent sembler comme des contraintes pourraient bien se transformer pour devenir une source d’inspiration qui rendra votre projet unique. Finalement, il faut considérer les différents usages du terrain pour délimiter les espaces où la culture des végétaux est souhaitable.
Une fois cette étape réalisée, je vous proposerai différentes stratégies à utiliser pour optimiser votre aménagement selon vos priorités.
Tisane et jardin met à votre disposition une application de dessin et planification de jardin. Vous pouvez l’utiliser librement. Il suffit de cliquer sur le bouton bleu pour y accéder.
Note au lecteur
Pour moi, développer son jardin est un acte amoureux, de longue haleine. Je vous invite à considérer votre aménagement non pas comme un projet qui commence avec le plan et se termine par l’implantation, mais comme une relation à long terme. Une relation où il est important de prendre soin de chacun des partenaires pour la rendre pérenne. Il faut écouter votre partenaire sans jamais perdre le contact avec vous-même.
Je vous invite à développer mutuellement la confiance et la tolérance. Pour ce faire, procédez par petites touches, en prenant le temps d’observer à chaque étape, de respecter votre corps, votre instinct et vos moyens. Donnez à vous et à votre écosystème l’espace pour s’exprimer et vous inspirer.
N’essayez pas d’atteindre la perfection. En plus de vous stresser et de vous ralentir, elle amène la rigidité et vient avec trop d’obligations et de déceptions. Mieux vaut faire humblement de son mieux en promettant de continuer de rester à l’écoute, d’apprendre et de s’améliorer.
3 étapes préalables à l’aménagement des végétaux
Quelles sont vos priorités pour votre satisfaction au jardin
Je réduis ici cette section à des objectifs que je reprendrai dans la prochaine section pour classer les stratégies. Mais je vous invite à prendre le temps de bonifier cette section en vous connectant à vous-même pour répondre à la question :
« Qu’y a-t-il de vivant chez moi lorsque je me projette dans mon jardin? »
Identifiez les objectifs qui vous parlent beaucoup et priorisez-les.
- Des récoltes, des fleurs tout au long de la belle saison
- La beauté, l’ambiance du jardin est ma priorité
- Favoriser la biodiversité
- Me reposer au jardin
- Une grande quantité de nourriture
Marquez les phrases qui vous parlent le plus, n’hésitez pas à ajouter les vôtres. Ces objectifs, comme la lumière d’un phare, vous indiquent la direction du jardin sur mesure pour vous.
Toutes les stratégies de la 2e partie de l’article sont articulées autour des objectifs ci-haut. Certains des objectifs peuvent se faire aux dépens des autres. En cas de conflit, revenez à vos priorités.
Connaissance du terrain: la clé d’un bon aménagement
La connaissance approfondie du terrain est la clé pour un aménagement harmonieux et résilient. N’oubliez pas que vous êtes dans une relation à long terme avec votre écosystème. Il est parfaitement normal de ne pas tout savoir de l’autre au début de la relation: certaines réponses se développent avec le temps. Commencez par faire l’inventaire de ce que vous savez de votre terrain. La liste pourrait aussi dévoiler des détails que vous devrez vérifier avant de commencer les travaux.
- Délimitation du terrain
- Bâtiments
- Arbres
- Clôtures
- Murets
- Pentes
- Zones ensoleillées, mi-ombre et ombre
- Zones d’accumulation d’eau / zones sèches
- Sentiers
- Patios, portes d’entrée, fenêtres avec vues importantes
- Services publics, servitudes (fils électriques, conduites d’eau)
- Piscine
- Écoulement de l’eau de pluie
- Présence d’animaux, d’oiseaux, d’insectes
- Direction des vents dominants, force des vents
- Type de sol, pH du sol
- Plantes qui sont particulièrement heureuses ou malheureuses à l’endroit actuel
- Vues extérieures intéressantes (à garder) ou non (à cacher)
- Existence de règlements municipaux limitant les activités de jardinage
Le mieux est de tout inscrire sur le plan. Les outils comme tisane et jardin qui offrent des calques sont idéaux pour cela. Regroupez simplement chacun des éléments sur des calques différents, que vous pourrez visualiser et cacher au besoin.
Vous pouvez également ajouter des notes pour les éléments moins « physiques » tels que les espèces d’oiseaux, d’insectes et d’animaux qui visitent l’aménagement.
Utilisez une photo aérienne pour définir le terrain
Mesurer l’espace disponible peut être long et imprécis lorsque les espaces ne sont pas rectangulaires. Vous pouvez gagner beaucoup de temps en utilisant une photo aérienne ou un plan de localisation, que vous mettrez à l’échelle dans tisane et jardin.
Vérifiez les différents besoins de la famille pour partager équitablement l’espace
Ok, nous les jardiniers aimerions bien tout convertir en espace de culture, mais il arrive qu’on doive faire des compromis. Définissez l’espace véritablement disponible pour les végétaux :
- Espace de jeu, de détente, de méditation
- Espace à partager lorsque vous recevez
- Espace BBQ, terrasse, tables, etc.
- Lieu pour le compost
- Milieu humide et réserve d’eau, plan d’eau, piscine
- Besoin d’intimité et protection contre le vent, les chevreuils ou autre…
- Lieu de rangement (cabanon, remise…)
- Espace foyer ou feu de camp
Ces besoins demandent de l’espace, mais ils ne sont pas nécessairement dénudés de végétaux. L’aménagement peut au contraire aider à les définir et à les connecter. Essayez de définir ces zones en fonction des contraintes du terrain. N’oubliez pas qu’un même espace peut servir plusieurs besoins. Une fois définies, ces zones peuvent être dessinées sur un des calques du dessin.
Définissez les zones de culture sur votre plan d’aménagement
Certains végétaux iront dans des plates-bandes, d’autres dans des pots et d’autres encore délimiteront le terrain en formant des haies et des sous-bois.
Vos plates-bandes seront elles-mêmes délimitées par des sentiers, des espaces pavés, du gazon ou des couvre-sol.
C’est également une bonne idée de rassembler les sentiers et les plates-bandes par calques. Personnellement, je renomme chacune des surfaces de plates-bandes pour leur donner un nom.
Accessibilité et ergonomie des plates-bandes
Côté ergonomie, les valeurs de base sont d’avoir des sentiers d’au moins 45cm et des plates-bandes de largeur maximum entre 90cm et 1,2m, 1,2m étant pour les plus grandes personnes. Notez qu’un sentier de 45cm est le minimum fonctionnel : ces sentiers pourraient être trop étroits si le sentier se prolonge en zigzag ou si vous voulez vous y promener en groupe.
Deux critères vont déterminer la nécessité d’avoir plus ou moins de sentiers : la fréquence des passages (dus aux soins, récoltes, promenades) et la compressibilité du sol.
Utilisez les lignes pour tracer vos sentiers
Utilisez les surfaces de type ligne, qui sont très pratiques pour définir vos sentiers. Par défaut, leur largeur est de 45cm, mais un paramètre vous permet de définir la largeur de votre choix. Choisissez les extrémités arrondies pour mieux connecter les lignes entre elles.
Placez tous vos sentiers sur un même calque
Avoir tous ses sentiers sur un même calque permet d’utiliser le calculateur de volume pour savoir les quantités de paillis, gravier, gazon ou pavé dont vous aurez besoin.
Placez le calque des sentiers au-dessus de vos plates-bandes et de vos plantes
En plaçant les sentiers au-dessus des surfaces de plates-bandes, vous pouvez laisser dépasser légèrement vos plates-bandes. Rien ne paraîtra sur le plan, puisque les sentiers placés au-dessus vous donneront une belle ligne bien propre.
Type de sol et compressibilité
Plus votre sol est sableux ou limoneux, moins il se compresse. À l’opposé, il y a les riches sols argileux qui se compressent facilement et créent des milieux anaérobiques. Dans un sol glaiseux, on évite de marcher sur nos plates-bandes. Enfin, il y a les sols qui ont de riches réserves d’humus. Ces sols sont compressibles, mais comme ils ont la capacité de se gonfler lorsqu’il pleut, ce petit mouvement leur donne un peu de résistance contre la compression. Il est préférable de ne pas y marcher souvent, mais quelques fois par saison est acceptable.
Fréquence des passages
Pour les vivaces décoratives et plusieurs arbres qui ne demandent pratiquement pas de soins, vous n’avez pas à vous soucier des sentiers. À l’opposé, les plantes potagères domestiquées et les plantes médicinales à multiples récoltes sont des plantes dont vous devrez vous approcher avec une grande fréquence. Il est nécessaire de les avoir à portée de main, soit 45 à 60cm du sentier.
Outre les passages requis pour les soins, est-ce que vous vous promenez à travers vos plantes, ou est-ce que vos enfants, vos animaux domestiques y passent régulièrement? Si oui, vos plantes et vos promeneurs vont apprécier les sentiers.
Et s’il n’est pas possible de limiter votre plate-bande à 1,2m?
Il y a deux options si un accès par les sentiers n’est pas possible, ou pas souhaitable.
- Réduire la surface qui a besoin d’accès
Vous pouvez mettre des vivaces qui ne demandent pratiquement aucun soin à l’arrière. Si ces plantes sont plus élevées, assurez-vous qu’elles soient au nord de la plate-bande. Ainsi, elles ne créeront pas d’ombre, pourraient protéger les autres plantes des vents dominants et favoriseront un microclimat plus chaud.
- Ajouter des surfaces de piétinement
Vous pouvez ajouter une large pierre plate ou une planche de bois dans la plate-bande. En élargissant l’aire, la terre sera moins compressée et si vous laissez la pierre ou la planche de façon permanente, vous vous créez un endroit sans culture où vous acceptez la compression (bref, un mini sentier dans la plate-bande).
Des stratégies d’aménagement en fonction de vos objectifs
La liste de stratégies proposée dans l’article n’est en aucun cas une « checklist » dont vous devez considérer tous les aspects. Il s’agit simplement d’idées pour rebondir et stimuler votre créativité devant vos contraintes. Commencez par vos priorités, intégrez quelques idées qui vous parlent plus fortement, ou qui semblent logiques et faciles à faire. Il vous sera toujours possible de revenir les années suivantes pour explorer plus de stratégies.
Étaler mes récoltes, mes floraisons pendant la belle saison
Pour les plantes qui arrivent rapidement à maturité, au lieu de tout semer en même temps, pensez à faire des semis successifs pour étaler les récoltes.
Il est intéressant de choisir ses plantes en fonction de la période des récoltes ou des floraisons. Cela permet, au choix, d’étaler ou au contraire de concentrer celles-ci (par exemple, si vous avez l’habitude de partir en vacances à une période donnée et que vous ne voulez rien perdre des événements importants au jardin).
Tisane et jardin offre dans ses filtres la possibilité de sélectionner les plantes en fonction de la saison des événements. Ces filtres se combinent aux autres (ensoleillement, grandeur, forme, etc.) pour vous aider à trouver la plante parfaite. Vous pouvez visualiser le nombre de plantes qui ont des récoltes pour chaque saison en choisissant « Au jardin » au lieu de « Wiki ».
Créer un jardin naturel et harmonieux
« La beauté est dans l’oeil de celui qui regarde «
Oscar Wilde.
S’il est vrai que les critères de beauté sont influencés par notre attitude, certaines règles contribuent à créer des décors harmonieux. Je vous résume ici les plus importantes.
Utiliser la répétition et les nombres impairs de plantes dans les « talles »
Répéter les couleurs, les espèces de façon régulière donne une impression d’unité et d’harmonie. Essayez de disposer les « talles » en nombres impairs (3,5,7) qui donnent un aspect plus naturel.
Vérifier les proportions dans votre aménagement
Pour les proportions, on peut utiliser cette règle pour la profondeur d’une plate-bande : elle doit au moins correspondre aux 2/3 de la hauteur des plantes les plus hautes.
Pour la grandeur des plates-bandes (longueur sur largeur), on cite habituellement Fibonacci. La suite de Fibonacci est une séquence de nombres qui est fréquemment représentée en nature. Pour l’utiliser, il suffit de prendre 2 nombres consécutifs dans la suite (1,2,3,5,8,13,21…). Donc, par exemple, faire une plate-bande de 3 pieds sur 5 pieds (0,9m X 1,5m).
Choisir un aménagement statique ou dynamique
Un aménagement dynamique favorise les courbes et les zigzags. Il donne une impression de mouvement, et envie d’aller à sa découverte. Dans un agencement dynamique, on va chercher des couleurs complémentaires ou des mélanges de 3 couleurs. Les couleurs jaune, orange, rouge et fuchsia ajoutent du pimpant aux aménagements dynamiques.
En contrepartie, les aménagements statiques vont utiliser la symétrie et les formes géométriques. Ils amènent au calme et au recueillement. Ici, on privilégie les arrangements de feuillages et des fleurs aux couleurs monochromes. Les couleurs vert, blanc, bleu et rose pâle y sont privilégiées.
Dessinez en vous basant sur les couleurs des fleurs
Utilisez les filtres par couleur pour trouver vos plantes
Les filtres par couleurs vous permettent de trouver toutes les plantes qui peuvent avoir des fleurs de la couleur désirée. Pensez à combiner ce filtre avec l’usage ornemental pour avoir des plantes dont la floraison est plus marquée.
Changez la couleur de la surface si celle-ci ne représente pas fidèlement la couleur de votre variété
Certaines plantes existent dans une grande variété de couleurs possibles. Tisane et jardin choisit l’une de ces couleurs pour représenter la plante, mais si votre plante a une fleur d’une couleur autre, vous pouvez changer la couleur de la surface.
Inspirez-vous des experts pour votre aménagement
Le mimétisme est une forme d’admiration
Yves M.
Rien ne vaut regarder de beaux aménagements de plantes pour avoir envie d’en recréer. Lorsque vous cherchez des livres qui proposent des arrangements, préférez ceux des auteurs de votre région. Il y a de superbes aménagements tropicaux qui ne sont simplement pas réalisables au Québec. J’aime particulièrement les ouvrages qui offrent à la fois des photos du résultat final et des croquis des plans du jardin.
Suggestions de livres :
Northeast Home Landscaping : offre 54 plans détaillés avec les photos des résultats finaux… Les profils des plantes sont par contre un peu incomplets et le livre est en Anglais.
Conception et aménagement de jardin (Tim Newbury, Angleterre) offre 40 plans avec rendu final, plan détaillé et explication des choix du paysagiste.
Favoriser la biodiversité à partir du plan d’aménagement
La biodiversité peut et doit être favorisée par plusieurs stratégies, utilisées avec une intensité variable. La biodiversité apporte plus de résilience au jardin. C’est aussi une bonne façon de redonner à mère Nature qui soutient notre vie.
Évitez les monocultures
C’est évident : dans biodiversité, il y a le mot diversité et ça commence par les plantes cultivées et celles tolérées sur le terrain. Les monocultures épuisent les sols et sont plus susceptibles de subir des dégâts importants dus aux maladies et aux nuisibles.
Plus il y aura d’espèces différentes, plus il y aura d’auxiliaires différents qui seront attirés. La chaîne alimentaire est plus stable et les cycles néfastes sont moins fréquents et moins importants.
En évitant de regrouper trop de plantes d’une même espèce, mais aussi de même genre ou de même famille, on a moins de chances d’appauvrir notre sol, car chaque plante aura des besoins nutritionnels différents.
Mélanger les plantes avec des plantes aromatiques les rend plus difficiles à retrouver pour les nuisibles. De même, éloigner les plantes qui ont les mêmes susceptibilités aux différentes maladies fongiques et virales peut ralentir la progression de certaines maladies.
Travaillez avec les plantes qui s’invitent naturellement chez vous
Les plantes qui poussent spontanément chez vous sont des plantes bio-indicatrices de votre sol. Leur présence révèle les débalancements existant chez vous. Comme elles tirent avantage des débalancements, elles sont souvent adventices, car elles réussissent mieux que les espèces horticoles qui préfèrent les sols équilibrés.
Leur présence est la réponse de mère Nature pour ramener l’équilibre dans votre sol et ainsi, la fertilité. Avant de leur faire la guerre, voyez s’il n’est pas possible d’en prendre avantage…
- Identifiez les plantes
- Recherchez de quels excès elles sont des indicatrices
- Informez-vous sur les autres services qu’elles peuvent vous rendre. Nombre de ces plantes sont médicinales, attirent des butineurs, etc. Vous aurez plus de plaisir à les récolter pour votre usage que pour les détruire.
Si vraiment vous n’aimez pas la plante, prêtez main-forte à mère Nature et corrigez le débalancement qui encourage sa fertilité. Normalement, une fois l’équilibre rétabli, la population de la plante bio-indicatrice se résorbera d’elle-même.
Livre suggéré : L’Encyclopédie des plantes bio-indicatrices ou son résumé :Fascicule des conditions de levée de dormance des plantes bio-indicatrices de Gérard Ducef.
Invitezles oiseaux, les insectes
Ajouter des mangeoires, des cabanes d’oiseaux et de petits bassins peu profonds invite les oiseaux chez vous. Ceux-ci mangeront certes une partie de votre récolte, mais aussi nombre de nuisibles. Ils contribueront aussi à conserver l’homéodynamisme de l’écosystème. Dans la plupart des cas, vous gagnez au change.
Plusieurs arbres et buissons peuvent fournir logis et nourriture aux oiseaux l’hiver. Voici une liste non exhaustive : abricotier, amélanchier, argousier, aronie, aulne, cassissier, hamamélis de Virginie, mûrier, noisetier, pimbina, pommier, arbre à perruques.
Pensez à installer des hôtels à insectes.
Intéressez-vous à toutes les formes de vie
La meilleure façon d’apprivoiser les insectes est de les connaître. On peut pour cela visiter l’Insectarium ou simplement essayer d’identifier ceux qui vivent chez nous, pour connaître leur rôle dans la chaîne alimentaire et les facteurs qui les attirent et les éloignent. Il en est de même pour les plantes adventices et la faune en général. Les connaître et savoir ce qui les motive est un bon point de départ pour avoir des relations cordiales.
Suggestions de livres : Les insectes d’intérêt agricole et Les insectes du Québec.
Je veux me reposer au jardin
Avoir un jardin qui ne demande pas d’effort et se maintient presque tout seul est possible. Après tout, les endroits non perturbés par les humains sont généralement harmonieux et fertiles. Pour obtenir un tel résultat, il faut faire des choix à faible maintenance dès le plan d’aménagement.
Choisir pour l’aménagement des végétaux les mieux adaptés à votre environnement
Allez vous promener dans les forêts, les clairières environnantes, et identifiez les plantes qui y poussent. Vous pouvez également rechercher les plantes indigènes et privilégier les espèces qui ne sont pas en danger dans votre région. Si elles se débrouillent naturellement, elles devraient réussir facilement chez vous.
Vous pouvez aussi utiliser la recherche par filtre de tisane et jardin en indiquant le type de sol, le pH, l’ensoleillement et les besoins en eau et en compost, pour déterminer les plantes qui seront heureuses chez vous. Tout ce qui demande des amendements demande de l’effort. Avec les années et les pratiques de permaculture, il se peut que le type de sol s’améliore et vous permette de cultiver aisément plus d’espèces.
Suggestion de livre :
Jardin facile : un livre qui propose des aménagements et des plantes en fonction de l’environnement. Plus précisément : situation venteuse dans les terres, situation venteuse dans les bords de mer, terrain en pente, terrain dégagé, terrain ombragé, terrain acide et terrain alcalin.
Passez vos plantes dans une « checklist de la simplicité » et résistez aux achats impulsifs
Vous avez déjà vérifié que les plantes sont naturellement heureuses dans votre écosystème. Avant de vous les procurer, prenez le temps de bien connaître l’ensemble de leurs besoins, leur résistance à la sécheresse, aux différents nuisibles, leurs besoins en taille, protection hivernale, compost… Évaluez les problèmes éventuels d’envahissement incontrôlé. Bref, la plupart des jardineries ne présentent pas tous ces détails. Préférez donc les achats éclairés à ceux impulsifs. Ils vous épargneront travail et tracas.
Lisez la fiche plante avant d’ajouter une plante au jardin
Tisane et jardin vous offre de belles fiches plantes qui décrivent les conditions idéales de culture, ainsi que les soins à apporter à votre plante.
Réunissez les plantes qui ont des besoins compatibles ou encore mieux, qui se rendent mutuellement service
Plus vous aurez d’espèces différentes, plus vos plantes seront mélangées et moins les insectes les trouveront. Par conséquent, plus les populations de nuisibles seront naturellement contrôlées. Dans un jardin à peu de soins, une tactique facile est d’essayer plusieurs choses et de ne conserver que ce qui fonctionne bien pour ensuite le diviser et le reproduire. C’est rigolo et facile à initier, mais souvent cela implique la mort de plusieurs plantes avant de trouver le mélange de plantes parfait qui s’autogère et nous donne un résultat satisfaisant à peu ou pas d’entretien.
Utilisez les filtres pour trouver les plantes compatibles
Utilisez de multiples filtres dont l’ensoleillement, le type de sol et le pH pour connaître les plantes naturellement compatibles à votre environnement.
Inspirez-vous des plantes compagnes pour populer vos plates-bandes
Lorsque vous choisissez une plante, regardez la fiche plante pour avoir des suggestions de bonnes plantes compagnes.
Pour les livres : j’adore le Potager productif. Je trouve Un jardin sain grâce aux cultures associées un peu plus compliqué, car il intègre les plantes compagnes aux rotations et à l’optimisation dans le temps. Les deux lectures sont complémentaires.
Privilégiez les arbustes et plantes vivaces dans votre aménagement
Les permaculteurs préfèrent généralement les plantes vivaces aux annuelles. Premièrement, une fois bien installée une plante vivace est plus résiliente parce qu’elle a l’expérience du milieu et qu’elle a plus de temps pour développer son système racinaire. De plus, parce qu’on ne repart pas à zéro chaque année, les plantes vivaces sont généralement moins gourmandes que les annuelles.
Finalement, avec une vivace on se donne une seule fois le trouble de l’implanter et on peut en profiter plusieurs années.
Il y a également des annuelles au caractère un peu adventice qui se ressèment toutes seules. Si vous ne craignez pas être envahi (par exemple, si vous les consommez ou savez comment les contrôler), ces plantes sont de bonnes alternatives aux vivaces. Si elles produisent beaucoup de graines, normalement cela veut également dire beaucoup de fleurs.
Implémentez les stratégies des permaculteurs
Il est vrai que plusieurs stratégies demandent un certain d’effort initial pour revitaliser la fertilité des sols. L’objectif est d’augmenter la vie du sol pour déléguer à l’équipe de mère Nature plusieurs tâches au jardin. La permaculture a mis au goût du jour des pratiques comme :
- Le non-travail du sol
- Les guildes de plantes
- L’utilisation comme paillis vert des rejets de culture sains
Bref, des concepts qui aideront la fertilité du sol tout en allégeant (à moyen terme) votre charge de travail.
Je vous conseille les livres : Jardin de Gaïa et Permaculture : le guide pour bien débuter
Choisissez des variétés et cultivars résistants aux problématiques de votre écosystème
Si par les années passées vous avez eu de gros problèmes en lien avec une maladie fongique, un animal ou un insecte, pensez à prendre une pause de la plante concernée pour au moins une année. Après cette pause, recherchez des cultivars ou des espèces qui résistent à la problématique en question.
Comment trouver les variétés particulièrement résistantes? Lisez les catalogues de graines des bons grainetiers. Vous verrez, ces résistances accrues sont mises en valeur dans les caractéristiques de la plante.
Développezvotre relation amoureuse à votre jardin.
Quand on se promène au jardin, on est énormément stimulé. Il y a les choses à récolter, les soins à donner, les inspections contre les nuisibles. Si chaque visite est synonyme de nouvelles tâches et de culpabilité, votre jardin deviendra en effet une tâche sans fin.
On oublie de faire des visites de contemplation, se promener et attarder son regard sur la fleur épanouie, l’abeille ou le papillon en plein butinage. Même les lubriques scarabées japonais peuvent avoir leur beauté avec le bon regard.
Si au contraire, c’est un endroit d’émerveillement, de collaboration et de surprise, les tâches deviendront des jeux et vous y serez heureux, que vous les ayez terminées ou non.
La nature est ce qu’elle est… dans un jardin, il y a toujours matière à émerveillement et à soucis. C’est à vous d’encourager le regard pour décider de la qualité de votre expérience.
Pensez à déléguer
Pour prendre soin de votre relation à votre jardin, soyez réaliste dans votre capacité physique et le temps disponible pour définir, implanter et prendre soin du jardin… Si nécessaire, et si vous en avez les moyens, déléguez l’excédent d’ouvrage à la famille ou à des professionnels. Autrement, réduisez l’ampleur des tâches nécessaires.
Si vous ne respectez pas vos capacités dans ce projet, ce qui pourrait être la source de petits plaisirs, de découverte et d’émerveillement se transformera en lieu de culpabilité dont vous fuirez la vue.
Maximiser le rendement de mon terrain
Pensez en 3D en divisant vos végétaux par strates
Un aménagement est composé de plusieurs strates, généralement classifiées ainsi:
- Les légumes racines et les plantes à bulbes
- Les plantes couvre-sol (qui réduisent le désherbage et contribuent à conserver l’humidité du sol), qui peuvent ou non tolérer le piétinement
- Les herbacées (les plantes qui ne produisent pas de bois et dont les parties aériennes se décomposent l’hiver venu)
- Les plantes grimpantes qui offrent de l’ombre sur les pergolas ou peuvent s’exhiber sur des treillis
- Les arbustes, qui demandent souvent peu de soins et proposent de bonnes ressources alimentaires. Ils peuvent être combinés aux arbres pour faire des écrans contre le bruit, le vent ou la lumière, et pour la vue
- Les petits arbres, qui permettent de jouer avec la lumière et donnent des fruits plus accessibles. Les petits arbres fruitiers sont parmi les alternatives qui proposent les meilleurs rendements de production au mètre carré
- Les grands arbres matures. Très résilients, souvent magnifiques, ils contribuent énormément à l’équilibre de l’écosystème, mais ils prennent beaucoup de place, de lumière et d’eau
Bien entendu, pour jouer avec les strates il faut garder en tête l’ombre que créent nos arrangements, et s’assurer que les plantes seront localisées en fonction de leurs besoins en lumière.
Jouez avec les strates, multipliez les fonctions des plantes. Votre terrain n’est plus simplement une surface cultivable, mais tout un volume.
Quelques exemples de gains en productivité par l’usage des strates :
- Dans un potager, vous pouvez augmenter la densité de vos cultures si vous intercalez vos légumes racines avec des légumes feuilles
- De même, certaines cultures sont possibles au pied des petits arbres qui ne font pas trop d’ombrage. Certaines de ces cultures peuvent rendre de l’azote disponible ou attirer les pollinisateurs
Jouer avec les strates est également une stratégie importante pour créer de la beauté et de l’harmonie entre le plein et le vide.
Optimisez votre espace dans le temps
Il y a plusieurs cultures qui prennent plusieurs semaines avant de prendre leur pleine grandeur : asperge, artichaut, ricin, yacon… Il est possible de faire des cultures rapides en début de saison pour utiliser ces espaces vides. De même, après les récoltes certains espaces peuvent se libérer qui pourraient également être investis dans des cultures rapides. On peut penser par exemple aux cultures suivantes : laitue, roquette, mâche, épinard ou radis.
Tisane et jardin vous permet de gérer vos semis successifs en contrôlant le début et la fin des semis de chaque « talle ».
Minimisez l’espace pour les sentiers et le gazon
Réduisez les sentiers à 45cm. Élargissez vos plates-bandes le plus près possible de 1,2m.
Favorisez les aménagements de type trou de serrure, qui ont un bon rapport sentier/surface cultivable.
Pensez aux plates-bandes gourmandes
Les plates-bandes gourmandes permettent d’ajouter des fonctions alimentaires à des espaces qui étaient préalablement uniquement ornementaux.
Livre suggéré : Les plates-bandes gourmandes
Améliorer la productivité au potager
Pour ceux qui veulent produire un maximum de légumes sur un espace donné, ou encore les optimiser en fonction du temps de soins, je suggère l’article Optimisez votre plan de potager selon vos ressources et vos envies! qui complémentera les stratégies disponibles.
Tisane et jardin met à votre disposition une application de dessin et planification de jardin. Vous pouvez l’utiliser librement. Il suffit de cliquer sur le bouton bleu pour y accéder.
Affiliation
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