Faire des bacs de culture avec une réserve d’eau et un trop-plein pour permettre le drainage, cela peut se faire facilement, rapidement et économiquement. Surtout si vous réutilisez de vieux bacs.
L’année dernière, dans la chronique du potager en bacs, on vous donnait toutes les informations pour la construction d’un bac de culture en bois. Aujourd’hui, on parle d’une alternative rapide et bon marché. Certainement moins esthétique, mais sur un balcon de ville, le pratique bac de jardinage en plastique a toute sa place.
Matériel pour la construction
- Un bac en plastique grand et profond (au minimum 45 cm de profondeur)
- Un couvercle de bac ou encore un panneau de Coroplast (grandeur = aire du fond du bac + 10 cm de long et de large)
- Géotextile (grandeur en fonction de la grosseur des bacs)
Outils
- Une scie sauteuse (idéal si vous utilisez un couvercle de bac; un couteau de précision, ou « cutter » et beaucoup de patience peuvent fonctionner, mais privilégiez alors l’option Coroplast)
- Une perceuse avec une mèche 5/8 po (15 mm)
- Du ruban adhésif (utilisation temporaire pour tenir le géotextile pendant qu’on remplit le bac de terre)
Instructions
1. Faire la réserve d’eau de notre bac de culture:
1.1 Découpez le couvercle du bac ou encore le panneau de Coroplast pour qu’il entre au fond du bac de culture.
Ici, on veut qu’il soit le plus proche possible des bords du bac de culture, mais ce n’est pas nécessaire d’être parfait. Le géotextile va couvrir le vide entre le couvercle et les bords du bac de culture. Surtout, on veut un contact entre la terre et l’eau, donc si l’espace est trop petit vous devrez ajouter des trous au couvercle.
1.2 Surélevez le couvercle ou le panneau de Coroplast
Ici, deux options s’offrent à vous. Dans notre cas, comme on n’a coupé qu’un seul rebord du couvercle, on a utilisé la retaille coupée pour la placer à une extrémité et on a tiré avantage du bord du couvercle connecté à la structure bombée pour maintenir un vide entre le fond du bac de culture et le couvercle.
Si vous utilisez un panneau de Coroplast :
Faites un quadrillé avec des languettes de Coroplast de 5 cm de haut.
- Coupez 2 languettes de 5 cm de large par la largeur du fond du bac de culture
- Coupez 2 autres languettes de 5 cm par la longueur du fond du bac de culture
- Découpez sur chacune des languettes 2 fentes (au 1/3 et aux 2/3 de la longueur). Les fentes on la largeur du panneau et 2,5 cm de profondeur
- Assemblez les 4 languettes en utilisant les fentes pour faire un quadrillé
Optionnel : on peut également faire quelques trous dans le couvercle pour permettre à l’eau, par capillarité, d’humidifier la terre. Si, comme dans notre cas, il y a un bon espace entre le couvercle et les bords du bac de culture, c’est optionnel, mais si vous avez découpé avec précision le couvercle, mieux vaut ajouter 4 à 6 trous, qui peuvent être faits avec la perceuse.
2. Faire le trop-plein
Percez un trou de 5/8 po (15 mm) dans le coin du bac de culture à une hauteur d’environ 1 cm au-dessus de la réserve d’eau. Si le sol de votre terrasse n’est pas au niveau, vous devriez prévoir le côté où sera localisé le trop-plein. Par exemple, pour évacuer l’eau loin des murs de la maison.
3. Placer le géotextile dans le bac de culture
Pour éviter que la terre tombe sous la réserve d’eau, on place un géotextile qu’on va fixer à l’aide de ruban adhésif. Note : le ruban adhésif n’est vraiment utile que lors du remplissage du bac de culture avec la terre. Une fois rempli, vous pouvez l’enlever. Vous ne voulez pas que le géotextile dépasse le rebord, car alors vous perdriez beaucoup d’eau qui va remontrer par capillarité avant de s’évaporer dans l’air.
4. Remplir de terre
Parce que les bacs de culture ne sont pas reliés aussi bien à l’écosystème que la culture en pleine terre, on porte une attention spéciale à la qualité de notre terreau. Ici, on veut adapter le terreau aux cultures. Pour plusieurs plantes légumières, on va chercher un terreau assez riche, bien aéré avec une bonne capacité à retenir l’humidité. Pour ce faire, il y a plusieurs options :
- On peut bien sûr utiliser du terreau pour empoter. J’aime bien le terreau d’empotage Myke que vous retrouverez dans toute bonne jardinerie. Ou encore, si vous cherchez une option haut de gamme, le terreau Edaphon de l’Écoumène.
- Vous pouvez également faire des économies en récupérant jusqu’à 60% du terreau des pots des années précédentes, que vous combinerez à du compost (pour 30% du mélange) et de la perlite ou de la vermiculite (pour les 10% restants).
- Si vous partez à neuf, vous pouvez utiliser la recette donnée dans la 2e chronique du potager en bacs.
Coût du projet
Le coût principal du projet est le bac et son couvercle. Si vous réutilisez un vieux bac, le projet ne coûtera que quelques dollars. Si vous devez acheter les bacs, alors le coût pourrait atteindre 30 à 40$. À titre comparatif, si vous achetez un bac à jardinage de grandeur semblable, le coût sera probablement de 100 à 150$. Dans notre cas, nous n’avons pris que quelques minutes pour fabriquer le bac, c’est donc un projet rentable… du moins à moyen terme.
Il est cependant à noter que les bacs à jardinage sont généralement plus résistants aux rayons UV que le bac moyen en plastique. Selon notre expérience, un bac de recyclage bleu durera seulement 3 ou 4 années. Alors que les bacs à jardinage peuvent généralement durer 10 ans. Donc, au final les coûts sur 10 ans seront similaires si on n’utilise pas des bacs de récupération.
Alternative : bac de culture en palettes de bois recyclées
On voit beaucoup de suggestions et d’instructions pour créer ses bacs en palette de bois recyclée. Ça peut effectivement être une bonne idée si vous avez les habiletés manuelles nécessaires.
Si vous optez pour ce projet, assurez-vous que le bois de votre palette n’a pas été traité chimiquement (vous ne voulez pas que des traces de ces produits se retrouvent dans vos légumes). Cherchez des palettes avec le sigle HT. Cela indique un traitement à haute température. Ne pas utiliser les palettes avec le sigle MB ou IPPC, car elles risquent fort d’avoir été traitées chimiquement.
Pour une meilleure longévité de vos bacs, pensez à carboniser les surfaces et à isoler votre bois avec un film de plastique. Mon expérience est que le bois (même les essences particulièrement résistantes à la pourriture telles que la pruche), lorsqu’il est plongé dans la terre humide, a une durée de vie assez limitée. Comme la construction de ces boîtes prend beaucoup de ressources en temps et en matériel, incluez ces mesures de protection dans votre modèle.