Rebecca Beaudin

Rébecca Beaudin

Plongée au cœur de l’univers de nos ancêtres préhistoriques de la saga Les enfants de la terre de Jean M. Auel, c’est là où, à 14 ans, j’ai découvert le monde captivant des plantes médicinales. Bien sûr, mes deux parents étant biologistes, j’ai eu la chance d’apprivoiser dès mon tout jeune âge un peu de cette botanique qui me fascine encore et toujours aujourd’hui. Je me rappelle entre autre avoir passé des heures entières à dévorer des guides de fleurs comestibles du Québec! Ma fleur préférée reste à ce jour la même que lorsque je l’ai vue pour la première fois étant enfant : la bourrache. Elle poussait dans la plate-bande juste en bas de la fenêtre de ma chambre. Il y a, dans les détails de cette plante, un aspect mystérieux et envoûtant dont je ne saurais me lasser. 

Fleur de bourrache
Fleur de bourrache
Crédit photo:  virginie-l de Pixabay 

Mais revenons à cette saga, car c’est véritablement là que mon cheminement a débuté. Elle raconte l’histoire d’une jeune enfant Homo sapiens qui perd sa famille et qui se fait adopter par une guérisseuse réputée d’un clan d’hommes de Néandertal. C’est elle qui lui enseigne toutes les propriétés mystifiantes des plantes, qu’elles soient toxiques ou comestibles, et surtout, tous les usages qu’on peut en faire, même ceux qui seraient proscrits par les hommes si ces secrets leur étaient révélés. C’est la myriade de possibilités créée par cette source de connaissances immense qui m’a happée au premier abord. La médecine moderne est très avancée, je ne le nie pas. Mais ce qui m’a toujours retenue d’y avoir recours aussi souvent qu’on me le prescrirait, c’est bien que de nos jours, il y a beaucoup plus de synthétique que de naturel lorsqu’on visite le médecin. Les plantes représentent, selon moi, une valeur sûre; un lien plus fort entre l’humain et la nature que ces bâtiments ternes et aseptisés qu’on appelle nos hôpitaux.

Mes explorations

Quelques années plus tard, vers 16 ans, au hasard d’une vidéo Youtube, j’ai fait la découverte d’une femme britannique qui donnait des formations sur toutes ces habiletés plus ou moins perdues du mode de vie préhistorique. Déjà minimaliste de nature, je me suis mise en tête de partir à l’aventure pour plusieurs mois et de ne vivre que de l’essentiel dans cette petite école de la vie à l’état sauvage. Je sentais cet appel irrésistible de la nature au plus profond de moi et j’étais prête à quitter les bancs de l’école dès la fin de mon secondaire; sans un regard en arrière pour ce système académique qui, jusque-là, m’avait emplie d’une colère et d’une amertume viscérales. M’étant faite avertir qu’il est bien difficile de retourner sur ces bancs lorsqu’on les a quittés si tôt, je me retrouve donc catapultée dans une ville loin de chez moi, Victoriaville, pour y étudier pendant 4 ans dans un programme de technique en agriculture biologique. C’est ce qui se rapprochait le plus de ce mode de vie dont je rêvais maintenant, de jour comme de nuit.

Mes stages

Au fil de ces 4 années, j’ai visité maintes entreprises maraîchères et fruitières; j’ai fait plusieurs stages sur quelques-unes d’entre elles : la Ferme des Quatre-Temps, les Jardins Chant de Vie, la Ferme-école de l’Institut National d’Agriculture Biologique. J’ai aussi découvert d’autres philosophies et écoles de pensées tentant de se rapprocher le plus possible de la nature dans leurs méthodes de culture, comme la permaculture, les engrais verts, la lutte intégrée et tant d’autres choses. L’agriculture est en constante innovation, et ce n’est pas les idées ni les esprits qui manquent dans ce milieu. 

Rébecca Beaudin - Ferme-école
À la Ferme-école
Crédit photo : Coralie Beaudin

Et maintenant…

Rébecca Beaudin - potager
À la maison
Crédit photo : M. Beaudin

Bref, à la fin de mon parcours là-bas, diplôme en main, un champ de possibles s’ouvrait à moi. Il ne me manquait plus qu’une terre. Mais je n’avais pas oublié mon rêve d’aventure préhistorique …  sauf que la pandémie s’en fichait pas mal. Alors, prenant mon mal en patience, j’entrepris de créer de grands potagers chez mes parents pour m’amuser et me stimuler. Je suis, encore aujourd’hui, en train de les agrandir pour essayer de nouvelles cultures et peaufiner mon calendrier de production. Et puis, j’ai rencontré Audray et son merveilleux projet pour aider tous ces gens, expérimentés ou non, qui voudraient créer plus facilement des jardins ou des fermes à leur image. Et voilà! L’engouement fut fidèle au rendez-vous et je suis très enthousiaste à l’idée de partager ici mes connaissances, mes expérimentations, mais aussi mes découvertes et mes recherches.

Pour ce qui est du reste… ne vous inquiétez pas. Je n’ai pas renoncé à mon rêve, loin de là. J’ai d’ailleurs bon espoir de pouvoir enfin le vivre dès l’hiver 2022.

Retour en haut